21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 12:23

QU'EST-CE QU'ON ATTEND POUR ETRE HEUREUX ? - 2/4 - A la recherche du Tao

Emission du 22.11.2011 à 11H00.

 

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A la recherche d'autres philosophies...cliquez sur le logo ci-dessus.

 

Les statistiques de l’Union Bouddhiste de France sont là pour le prouver : avec près de 2,5 millions d’adeptes en Europe, la religion du Bouddha a reçu un écho considérable en Occident. Qui aurait pu imaginer que ce courant spirituel d’origine asiatique, cette voie de la Sagesse, reçoive un tel accueil de la part de cultures rompues à une tradition judéo-chrétienne aux antipodes des préceptes bouddhiques?

 

En Asie, dans les textes anciens (chez Confucius par exemple), la recherche du bonheur n’est pas théorisée comme telle. Il n’y a pas, comme ça pourrait être le cas en Occident, cette quête obstinée du bonheur.

 

Mais alors qu’en est-il vraiment du bonheur dans ces spiritualités asiatiques ? Quel est son contenu ? Et qu’est-ce que cette vogue des spiritualités asiatiques en Occident et cette obsession de la recherche du bonheur nous dit sur l’état de l’esprit occidental

Nous en parlons aujourd'hui avec Alexis Lavis, philosophe, sinologue et traducteur, spécialiste de la spiritualité asiatique, auteur de L’espace de la pensée chinois : confucianisme, taoïsme et bouddhisme, Editions Oxus, 2010. 

  

Matthieu Ricard,  moine bouddhiste renommé, auteur, traducteur et photographe résidant au Népal, auteur de 108 Sourires aux Editions de la Martinière, 201.

  

- Retrouvez aussi la chronique de Kidi Bebey, Femmes du monde:

Cette semaine, Kidi nous emmène au Bénin, où les juristes sont dans la rue. Non pas pour protester, mais pour enseigner. C’est du moins la démarche des femmes juristes de ce pays. Parmi elles, Véronique Akankossi Déguénon. Me Déguénon est la Présidente de la Chambre Nationale des Notaires du Bénin et ancienne Vice Présidente de l’Association des Femmes Juristes du Bénin. Elle enseigne également le droit à l’Université d’Abomey-Calavi. Pour cette femme engagée, le droit ne peut concerner la seule frange de la population nantie. Le droit est le socle sur lequel se construit la démocratie au jour le jour, c’est pourquoi elle agit, au quotidien, pour la promotion du droit en général et surtout pour que ceux et celles que l’on appelle “les petites gens“ puissent s’informer du droit et même se former au droit.

 

Invité(s) :
Véronique Akankossi Déguénon
Matthieu Ricard
Alexis Lavi.

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 15:57

Les suicides d'enfants sont plus nombreux qu'on ne le croit...

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Par Claire Hédon

Comment comprendre qu’un enfant puisse se donner la mort ?
Comment faire pour aider ces enfants ? Quels sont les moyens de prévention possibles ?
Les risques sont plus importants dans certains groupes de populations, c’est le cas entre autres des enfants de migrants qui sont souvent fortement impactés par le malheur parental souffrant à leur tour de troubles anxieux.

 

   Avec :

  • Pr Boris Cyrulnik, Neuropsychiatre, Psychanalyste et directeur d’enseignement à l’Université de Toulon. Il vient de publier : Quand un enfant se donne la mort. Attachement et sociétés. Aux éditions Odile Jacob. Rapport sur le suicide des enfants remis, ce jeudi, à la Secrétaire d’Etat à la Jeunesse, Jeannette Bougrab.
  • Dr Ghizlane Benjelloun, responsable de l’Unité de pédopsychiatrie de l’hôpital pour enfants au CHU de Casablanca.
Priorite sante
(19:31)

 

Les suicides d'enfants sont-ils sous-estimés dans les statistiques ? C'est en tout cas ce qu'affirme le neuropsychiatre Boris Cyrulnik dans un rapport qu'il remet jeudi au gouvernement, le premier sur le sujet. Même si "les suicides aboutis sont rares", selon le médecin, l'Inserm a noté une forte augmentation de leur nombre. Pour Boris Cyrulnik, la solitude des enfants explique en grande partie cette tendance.

 

"Un enfant qui se suicide, ça questionne la société"

 

En 2009, 37 enfants entre 5 et 14 se sont donné la mort. Au début de l'année 2011, un garçon de 11 ans et une fillette de 9 ans se sont suicidés. Ces cas rapprochés avaient poussé la secrétaire d'Etat à la Jeunesse, Jeanette Boughrab, a demander un rapport. "Un enfant qui se suicide, ça questionne la société toute entière", avait-elle déclaré à l'époque.

 

Les statistiques officielles ne retiennent que les "suicides évidents", regrette Boris Cyrulnik dans son rapport. L'enfant "peut écrire une lettre d'adieu (...) mais le plus souvent, il se penche trop par la fenêtre ou descend d'un autobus en marche. Alors les adultes parlent d'accident", dit le psychiatre et psychanalyste.

 

"Un moment d’extrême colère"

 

Xavier a perdu son fils de 9 ans. L'enfant, qui souffrait de maladies chroniques et ne supportait plus d'être différent, s'est pendu avec un drap dans sa chambre. "On essaye de comprendre, et encore de comprendre ce qui s’est passé pour qu’on en arrive là, un jour. Possiblement que ce jour-là, quand il a tiré sur son drap, c’était plus un moment d’extrême colère peut-être contre lui-même, contre nous, contre la situation, contre cet état de chose, qui était si difficile à vivre" analyse Xavier.

 

"On essaye de comprendre" :


1 appel sur 5 pour des enfants suicidaires.

 

Sur le terrain, les associations d'écoute constatent une nette augmentation du nombre d'appels à propos d'enfants suicidaires. Thérèse Hannier qui dirige l'une de ces plateformes parle même d'un appel sur cinq. "Depuis trois ans environ, on a des appels de parents qui concernent leur enfant de 8, 9, 10 ans. Et là, ça représente environ 20% de nos appels", assure-t-elle.

 

Pour Boris Cyrulnik, cette évolution est à mettre au compte d'un dérèglement de la société actuelle. Malgré tout le confort matériel dont bénéficient les enfants, il manque un élément essentiel : "quand un petit enfant est gardé par un frigidaire et par la télévision, il est seul. Or, ce qui donne confiance à un enfant, ce qui le sécurise, c’est la relation humaine".

 

"Gardé par la télévision, un enfant est seul" :

 

Mieux entourer les enfants.

 

Mais pour le neuropsychiatre, le suicide des enfants n'est pas une fatalité et il existe des solutions. Boris Cyrulnik préconise ainsi de mieux développer les métiers de la petite enfance, pour retrouver une sécurité affective. Il propose également de prolonger les congés maternité avant et après la naissance.

 

Jeannette Bougrab s'est félicitée de ce "rapport inédit qui aborde ce qu'on refuse de voir, le suicide des tous petits de sept, huit, neuf ou dix ans", a-t-elle dit en s'adressant à Boris Cyrulnik qui, selon elle a "brisé un tabou". "On assiste à une augmentation du phénomène, en parler est essentiel pour mettre en place des dispositifs de prévention. On ne peut pas dire que parce que ça ne concerne que quelques enfants, on ne va pas s'en occuper", a déclaré la secrétaire d'Etat. "Ne pas en parler, ne va pas éteindre le phénomène", a-t-elle conclut.

   

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 10:28

Négocier, ce n’est pas uniquement s’asseoir autour d’une table pour débattre d’un problème. C’est tenter, chaque jour, de parvenir à des accords avec son entourage...sans pour autant basculer dans des relations commerciales et stériles !

 

    

-Quel est l’intérêt de savoir “bien” négocier ? Entretien avec Michel Ghazal:

    

Michel Ghazal :

La négociation est la règle de base des relations humaines. Dès que deux personnes sont dans une même pièce, on assiste à l’émergence de désaccords, de disputes ou de différends. Avec notre conjoint quand nous évoquons les vacances. Avec nos enfants qui refusent d’aller se coucher. Avec notre voisin dont le chien ne cesse d’aboyer. Le conflit n’est pas systématiquement à fuir, il est un signe de vie et de santé et permet aux différences de s’exprimer. Comme il n’est pas possible de changer de mari ou de démissionner chaque fois qu’un problème se pose, la négociation est un moyen civilisé de gérer ces situations. Elle est le signe d’une relation vivante, une nécessité absolue pour vivre en société.

 

Faut-il bien se connaître ?
  

Cela permet d’éviter deux écueils : charger l’autre de tous les maux, rester dans l’accusation et le braquer ; ou, à l’inverse, lui céder. Certains ont un tel besoin d’être aimés qu’ils cherchent un accord à tout prix, au détriment de leurs propres intérêts. Dire simplement : « J’ai très envie de sortir dîner avec toi, mais, ce soir, je suis trop fatigué », leur semble insurmontable. Ils doivent apprendre à connaître leurs désirs et à les exprimer.

  

Vous dites “ni céder, ni agresser”. Alors, que faire ? Des compromis ?

  

Le compromis est la solution classique qui consiste à couper la poire en deux. « Tu veux aller partir à la montagne, moi à la mer, on fait une semaine ici, une semaine là. » C’est facile, c’est rapide et vous avez l’impression d’avoir réglé le problème. Sauf qu’aucun des deux interlocuteurs n’est satisfait. Dans une négociation, vous êtes face à un problème à résoudre en fonction d’intérêts que vous pensez divergents. Mais, la plupart du temps, ce ne sont pas les intérêts qui le sont, mais les positions que l’on prend pour les défendre. Alors, plutôt qu’agression, soumission et compromis, retrouvez les besoins sous-jacents et élaborez une solution inédite avec l’autre. Soyez créatifs. Faites-le participer sans décider à sa place. C’est un signe de considération : l’autre est toujours un interlocuteur respectable.

  

Un ado agressif, un patron injuste, un mari violent : l’autre n’est pas toujours respectable…
  

Céder à l’injustice ou à la violence, c’est l’encourager. Lui répondre sur le même terrain, c’est provoquer l’escalade. Le bon négociateur doit dégager en touche parce qu’il est impossible de parler avec quelqu’un qui est dans un état émotionnel trop fort. Le bon négociateur est celui qui sait donner du temps au temps : « Ecoute, je suis fatigué ce soir, on en reparlera demain. » Ou parler de ce qu’il ressent profondément : « Je me sens agressé par ce que tu dis. » Attention cependant à ne pas confondre l’émotion et l’expression de cette émotion. L’important est de témoigner de son ressenti, pas de hurler ni de pleurer. Tout ce qui est excessif est de nature à agacer l’autre ou à engendrer la même attitude. Si vous criez, il y a de fortes chances qu’il se mette à crier.

  

Négocie-t-on de la même façon avec ses enfants et son patron ?
  

Les règles d’une négociation efficace sont valables pour toutes les situations conflictuelles, de l’agacement conjugal à la prise d’otages. Il faut être en mesure d’équilibrer raison et émotion. Il y a des intérêts en jeu et la négociation permet de trouver une solution pour régler le problème. Quel qu’il soit. Il est très important de négocier avec votre enfant : si vous cédez à la moindre demande, vous vous montrez incapable d’affirmer vos intérêts et vos désirs. Comment, lui, sera-t-il capable, demain, de comprendre que d’autres ont des intérêts différents des siens et qu’il doit les respecter ? Et si vous ne laissez pas votre enfant défendre ses besoins dans un conflit avec vous, comment saura-t-il les exprimer avec d’autres ?

  

Quand doit-on cesser de négocier ?

  

Si tout peut faire l’objet de négociations, tout n’est pas négociable. Dès lors que mes intérêts fondamentaux, que mes besoins prioritaires sont remis en cause, c’est non négociable. D’ailleurs, un bon négociateur se prépare toujours à cette éventualité en ayant une solution de rechange. Si cette femme n’arrive pas à faire entendre raison à un mari violent, si ce patron pratique le harcèlement moral, la solution de rechange consiste à rompre la relation : quitter son mari, changer de travail. Mais, parfois, les gens tirent un bénéfice négatif de ce qui les fait souffrir : c’est pourquoi il est important de bien se connaître pour bien négocier avec l’autre.

  

Par Violaine Gelly.

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23 juillet 2011 6 23 /07 /juillet /2011 17:11

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" Que l’on vive seul ou en couple, la cessation de son activité professionnelle marque une rupture qui nécessite un temps de deuil et des réajustements, psychologiques comme financiers ".

  

 

-Ceux qui vivent seuls sont parfois mieux armés pour y faire face

 

Désormais, au moins 20 % des personnes qui partent à la retraite sont seules, assure Serge Guérin, sociologue, spécialiste du vieillissement.

Seules, c’est-à-dire célibataires, veufs ou veuves, divorcé(e)s, séparé(e)s. « Il y a aussi, insiste le sociologue, tous ceux qui se retrouvent seuls très vite après. »

 

Depuis quelques années en effet, on enregistre, fait nouveau, une augmentation des divorces tardifs. « Il y a un pic à 62 ans », précise même Anasthasia Blanché. Cette Psychanalyste, membre de l’Institut de sociologie clinique, anime en entreprises des séminaires pour futurs retraités, mais voit aussi défiler dans son cabinet des femmes nées après 1945 (les «babyboomeuses ») qui, ayant pris des habitudes d’autonomie, se disent lasses de « supporter et de servir leur mari ».

 

Comme elles ont les moyens de s’en sortir avec leur propre pension de retraite, ce sont elles qui, en majorité, prennent l’initiative de la séparation. « Les évolutions familiales ne sont pas seules en cause. Le temps de la solitude est aussi plus fréquent et plus long parce que la vie dure plus longtemps. Et, puis l’âge venant, il y a les problèmes de santé qui jouent », insiste Serge Guérin.

 

-La retraite reste « une rupture qui, comme toutes les ruptures, peut déstabiliser »

 

Pour autant, les statistiques ne disent pas toute la réalité de la solitude. Ni du choc vécu par ceux qui abordent « le dernier grand tournant de la vie », surtout lorsqu’ils vivent seuls. « Actuellement, je solde mes vacances. Prévoyant, j’ai déjà banni le réveil, je me lève de plus en plus tard, je me suis également remis au tir à l’arc.

 

Pourtant, pour la première fois de ma vie, j’angoisse devant le vide sidéral qui s’ouvre devant moi, confie Alain, veuf et cadre supérieur dans une grande entreprise d’électronique.

 

Dans quinze jours, quand je partirai à la retraite, je devrai rendre mon ordinateur portable, mon téléphone, ma carte de crédit, bref, tous mes attributs de pouvoir et de rang », précise encore cet habitué des missions internationales qui, pourtant, a connu des revers.

 

Il y a quelques années, il s’était vu retirer la responsabilité d’une équipe au profit d’un jeune collègue. « Une nouvelle période de deuil va être nécessaire, concède-t-il. Heureusement, je digérerai celui-ci plus facilement que celui d’il y a quatre ans, lorsque ma femme est morte. »

 

Divorcée depuis 2003, Diane a, elle aussi, très peur de la solitude. Elle aimerait bien refaire sa vie. Pourtant, dans l’immédiat, ce qui l’obsède le plus, c’est sa future situation financière. Au printemps prochain, elle percevra près de 1 800 € mensuels de pension.

 

Seulement voilà, elle a acheté un appartement à crédit et doit rembourser chaque mois près de 1 000 €. « Je vais devoir chercher des petits boulots pour compléter », assure cette fonctionnaire qui, à 65 ans, affiche quarante-six ans de bons et loyaux services, moitié dans le privé, moitié dans le public.

 

 

-Les hommes plus destabilisés que les femmes

 

À écouter ces témoignages, les propos des spécialistes se confirment : La retraite ? Pas si simple ! résume ainsi le titre d’un récent ouvrage de la psychologue Sophie Muffang.

  

Que l’on vive seul ou en couple, la retraite reste « une rupture qui, comme toutes les ruptures, peut déstabiliser », insiste-t-elle. Et plus encore les hommes que les femmes. Car, dit Serge Guérin, « pour les hommes, le travail reste le statut central, même quand l’emploi occupé n’est pas très valorisant ».

 

« Même seules, les femmes retombent mieux sur leurs pieds, confirme Anasthasia Blanché. Avec la ménopause, elles ont déjà fait un deuil important, celui de la fertilité.

 

Une fois à la retraite, elles peuvent enfin prendre du temps pour elles, pour faire des choses qu’elles avaient laissées de côté et aussi pour s’occuper de leurs petits-enfants. Le plus dur, c’est pour les célibataires sans enfants qui n’ont vécu qu’à travers leur identité professionnelle. Et (ou) qui se dévouent pour leurs vieux parents.»

 

Si, dans tous les cas, une tristesse passagère semble inévitable, réagir vite est nécessaire pour ne pas s’enfoncer dans une vraie dépression. « Savez-vous, demande Serge Guérin, que quelqu’un qui part à la retraite passe 35 % de temps en plus devant la télévision ? » « Beaucoup surfent aussi de longues heures sur Internet pour fuir la solitude, mais aussi… dans l’espoir de trouver l’âme sœur. Vieillir seul fait rarement envie », constate-t-il.

 

-Le départ à la retraite induit un remaniement profond de l’identité

 

« Comme l’adolescence, le départ à la retraite induit un remaniement profond de l’identité de l’individu. Cela prend environ une année. Pour éviter le sentiment d’abandon et de vide, il faut se préparer, ne pas hésiter à se faire accompagner », renchérit Anasthasia Blanché. Pourquoi, le plus souvent, ne se prépare-t on pas ?

« Les entreprises sont peu à l’écoute. Elles ont déjà du mal à gérer les seniors. Si, en plus, il leur faut songer à l’après… », regrette Serge Guérin.

Et bien des futurs retraités, à qui l’échéance fait peur, refusent de voir la réalité en face.

  

Pour aborder plus sereinement le virage, des stages de préparation à la retraite comme ceux qu’animent Anasthasia Blanché, Sophie Muffang et Serge Guérin s’avèrent fort utiles. Car ils permettent de se poser les « bonnes questions ». Quelques entreprises et des caisses de prévoyance en organisent.

 

Dans ce domaine, depuis vingt-cinq ans, le groupe de protection sociale Novalis Taitbout (600 stagiaires en 2010) fait figure de précurseur. « Les retraités qui se sentent bien vieillissent mieux », explique Pascal Pâris, directeur de l’action sociale. « Pour donner du sens à sa vie pour les vingt-cinq ans qui viennent, il faut bâtir un nouveau projet, insiste Anasthasia Blanché, qui suggère de «se demander ce que l’on peut faire pour soi et pour les autres».

 

En tout cas, il est important de « le vivre comme une nouvelle expérience de découverte et de liberté : à la retraite, on n’a plus d’obligations, plus d’enfants à élever et un revenu assuré, même quand il est modeste… Les babyboomers sont de nouveaux aventuriers. C’est passionnant, non ? » «Il n’y a pas de réponse toute faite, reprend-elle. Chacun doit inventer son modèle. Ce qui donne du sens pour l’un ne fait pas sens pour un autre. »

 

-Se créer de nouveaux « réseaux sociaux »

 

Dans tous les cas, et plus encore quand on est seul, il est nécessaire de se créer de nouveaux « réseaux sociaux », sans attendre, le plus souvent en vain, d’être sollicité. Pas de panique toutefois : contrairement à une idée reçue, ceux qui vivent seuls depuis longtemps sont souvent mieux armés pour faire face : généralement, ils savent s’organiser pour partager des activités et ne pas être seuls pendant les week-ends et les vacances…

  

« Ce qui rapproche, ce n’est pas l’âge, c’est un projet et des centres d’intérêt communs, par exemple la randonnée, le sport, la musique, le Secours catholique… Comme on ne peut pas passer sa vie en voyage de groupe, il faut penser aux associations en tous genres », insiste Serge Guérin. Et puis, dit-il encore, « il y a l’Université de tous les âges, avec ses 200 000 à 300 000 adhérents. Ça occupe et c’est génial… Beaucoup en sont revigorés. »

  

Serge Guérin appelle aussi de ses vœux une « révolution des mots ». « Les actuels débats sur le financement des retraites renforcent, dans l’opinion, l’idée que retraite = inactivité = vieux = inutilité et parasitisme social. Rien de plus faux, gronde-t il. Parmi les retraités, on ne compte plus les maires, les conseillers municipaux, les bénévoles associatifs, les aidants familiaux. Ils sont donc très utiles ! »

 

Si la société portait un regard plus positif sur ses retraités qui contribuent tant au maintien du lien social, elle les aiderait à mieux vivre le temps qui leur reste. Quelques réformes simples y contribueraient, par exemple la création d’un véritable statut du bénévole et d’un statut de l’aidant familial. Avec des droits et des formations à la clé.

 

Paula BOYER.

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 14:13

L'activisme citoyen en situation de crise révèle la capacité générale du psychisme à faire face aux peurs et aux angoisses.

 
 
Ryan Rodrick Beiler/Shutterstock
 
  

Le succès immense de l'ouvrage Indignez-vous !, de Stéphane Hessel, n'a pas fini d'étonner les éditeurs, le public et les sociologues. Signe d'un besoin profond de réagir, de ne pas subir, de protester. Cette attitude serait profondément saine, suggèrent les travaux de psychologues et psychanalystes.

  

Cette année vient de s'achever une vaste étude psychologique réalisée sur deux décennies, portant initialement sur le bien-être psychique des jeunes Allemands en 1985. Les professeurs Klaus Boehnke et Becky Wong, de Brême et de Singapour, avaient alors suivi des activistes (âgés de 14 ans en moyenne) engagés dans les mouvements antinucléaires au plus fort de la guerre froide, lorsque l'Allemagne s'apprêtait à accueillir des missiles de l'otan, et d'autres jeunes non engagés dans de tels mouvements. Ils avaient commencé à évaluer leur degré de bien-être psychique, leurs problèmes d'anxiété ou de troubles psychosomatiques notamment, et recommencèrent à trois ans d'intervalle jusqu'en 2006.

  

L'étude est aujourd'hui achevée et livre son enseignement principal : de deux jeunes qui affirment que la menace nucléaire est élevée en 1985, celui qui se lance dans des mouvements de protestation contre l'implantation des missiles, connaît moins de troubles mentaux 20 ans plus tard, que celui qui n'a pas manifesté son désaccord.

  

L'activisme en soi n'est pas une thérapie. Il serait plutôt le signe d'une saine activité mentale. A contrario, l'inaction devant une menace globale serait inquiétante, car reflétant une certaine incapacité de réagir face aux difficultés du quotidien. Les jeunes qui ne se mobilisaient pas en 1985 révélaient en fait leur difficulté à traduire leur angoisse en actes, et cette difficulté devait affecter ultérieurement d'autres domaines de leur vie. Il n'est pas étonnant que, 20 ans plus tard, ils soient dans une situation mentale plus délicate.

  

Dès lors, l'indignation ou la protestation pourraient constituer un apprentissage. Une initiation à l'art de transformer son angoisse pour ne pas l'intérioriser, et chercher des solutions. On peut aider cette initiation par l'éducation. Dans leur étude, de K. Boehenke et B. Wong ont constaté que le niveau d'éducation des jeunes est souvent prédictif de leur militantisme. Le citoyen trouve dans l'instruction des façons de mettre en œuvre ses capacités de protestation. Se documenter, lire – et s'indigner – c'est déjà traiter son angoisse, la structurer, éviter qu'elle reste indifférenciée et intériorisée. 

    

Source: www.pourlascience.fr

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 19:05

Prise d’otages et enlèvements,
quand faut-il craindre le syndrome de Stockholm ?


A travers le monde, les prises d'otages sont devenues monnaie courante. Au cours de leur captivité, certains prisonniers développent ce qu'on appelle le syndrome de Stockholm. Mais que cache ce nom énigmatique ?

  

Ce syndrome définit un curieux phénomène psychique qui incite les victimes d’enlèvement à manifester une certaine sympathie vis-à-vis de leurs ravisseurs. Pourquoi porte-t-il le nom de la capitale suédoise ? Parce qu’il a été observé pour la première fois en août 1973 dans cette ville chez plusieurs employés de banque du Crédit suédois. Bien qu’ils aient participé bien malgré eux à un hold-up manqué, ces derniers avaient défendu leurs agresseurs et même, pour certains, témoigné en leur faveur lors du procès qui avait suivi leur arrestation. Mieux, une employée du Crédit suédois allait même par la suite devenir la femme d’un des attaquants de la banque.

 

Mariages et adhésions

 

Le syndrome de Stockholm, décrit en 1978 par le psychiatre F. Ochberg auquel on doit cette dénomination, peut parfois être d’intensité si forte qu’il conduit certaines anciennes victimes à épouser la cause des voleurs ou des terroristes ou à participer à leurs actions. Cela fut, par exemple, le cas de Patricia Hearst, qui n’a pas hésité à attaquer une banque avec ses anciens agresseurs devenus complices. Il arrive même que le meurtre d’otages ou de policiers ne puisse remettre en cause ce puissant courant d’empathie.

En décembre 1999, pendant le détournement de l’avion indien, qui a connu de multiples escales imprévues entre New Delhi, Lahore et Dubaï, certains passagers semblent également avoir développé des sentiments positifs envers leurs ravisseurs. Néanmoins, le nombre de syndromes de Stockholm paraît avoir globalement diminué ces dernières années.

 

Plus fréquent chez les femmes jeunes

 

Cette réaction psychique est d’autant plus courante que la captivité a duré longtemps, que la victime est jeune, de sexe féminin et que le groupe des otages n’est pas uni d’un point de vue psychologique. Mis à part ces quelques caractéristiques, les personnes sujettes à ce syndrome ne semblent pas présenter de traits psychologiques particuliers. Mais ce comportement est bien sûr plus volontiers rencontré lorsque les auteurs de l’acte terroriste n’ont pas agressé physiquement leurs victimes et que la cause ayant motivé la prise d’otages ou le détournement peut être “justifiée” sur le plan idéologique.

Le syndrome est aussi bien observé à titre individuel que collectif et n’épargne pas les terroristes, qui peuvent éprouver, eux aussi, des sentiments favorables vis-à-vis de leurs otages. Son apparition est expliquée en partie par la promiscuité dans laquelle vivent agresseurs et victimes ainsi que par la dépendance psychologique de ces dernières vis-à-vis des premiers. En effet, pour limiter le stress et la peur de la mort, des défenses psychiques particulières peuvent se mettre en place chez les personnes enlevées ou détenues en otage et un sentiment d’identification aux agresseurs peut se développer.

Le syndrome de Stockholm disparaît le plus souvent quelques semaines après la libération des victimes mais, parfois, il peut persister et modifier leur vie. Il n’est pas utile de chercher à le prévenir, si toutefois on pouvait le faire ce qui est loin d’être prouvé, car il préserve très probablement la vie de certains otages en diminuant leur tendance à développer des comportements violents.

 

Prendre en charge les victimes

  

Quoi qu’il en soit, une prise en charge psychologique ou psychanalytique des victimes doit être effectuée après leur libération, afin d’éviter un stress post-traumatique et limiter les sentiments de culpabilité qui peuvent apparaître, en particulier si d’autres personnes demeurent prisonnières ou ont été exécutées. En favorisant l’extériorisation des émotions, cette aide psychologique leur permettra également de prendre plus facilement contact avec la nouvelle réalité qui les entoure.

 

Dr. Corinne Tutin

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 13:14

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Carte d'étudiant de Jung à la faculté de Médecine de Paris en 1902, bizarrement établie au nom CHARLES JUING.

 

 

Le monde s'est déshumanisé...

 

« A mesure que la connaissance scientifique progressait, le monde s'est déshumanisé.

L'homme se sent isolé dans le cosmos, car il n'est plus engagé dans la nature et a perdu sa participation affective inconsciente, avec ses phénomènes. Et les phénomènes naturels ont lentement perdu leurs implications symboliques.

 

Le tonnerre n'est plus la voix irritée d'un dieu, ni l'éclair de son projectile vengeur. La rivière n'abrite plus d'esprits, l'arbre n'est plus le principe de vie d'un homme, et les cavernes ne sont pas habitées par des démons. Les pierres, les plantes, les animaux ne parlent plus à l'homme et l'homme ne s'adresse plus à eux en croyant qu'ils peuvent l'entendre. Son contact avec la nature a été rompu, et avec lui a disparu l'énergie affective profonde qu'engendraient ses relations symboliques. »

 

C.G. Jung " L'homme et ses symboles ", Robert Laffont, 1964 p 95.

 

 

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1 « Ce qu'on ne veut pas savoir de soi-même finit par arriver de l'extérieur comme un destin.  »

 
2 « Nous nous rencontrons maintes et maintes fois sous mille déguisements sur les chemins de la vie.  »

 
3 « Et puis - qui donc de nos jours a la parfaite certitude de ne pas être névrosé ?  »

 
4 « Il est assez stérile d'étiqueter les gens et de les presser dans des catégories.  »

  
5 « La masse, comme telle, est toujours anonyme et irresponsable.  »

 
6 « Seuls les psychologues inventent des mots pour les choses qui n'existent pas !  »

 
7 « En chacun de nous existe un autre être que nous ne connaissons pas. Il nous parle à travers le rêve et nous fait savoir qu'il nous voit bien différent de ce que nous croyons être.  »

  
8 « Soyez ce que vous avez toujours été.  »

   
9 « L'homme mérite qu'il se soucie de lui-même car il porte dans son âme les germes de son devenir.  »

 
10 « La clarté ne naît pas de ce qu'on imagine le clair, mais de ce qu'on prend conscience de l'obscur.  »

 
11 « La croissance de la personnalité se fait à partir de l'inconscient.  »

 
12 « Dieu est le symbole des symboles !  »

 
13 « Rien n’influence plus un individu que son environnement psychologique et particulièrement, dans le cas des enfants, la vie que leurs parents auraient souhaitée avoir.  »

 
14 « Il ne s'agit pas d'atteindre la perfection, mais la totalité.  »

 
15 « L’homme doit être lui-même afin qu’il soit mieux le serviteur de tous.  »

 
16 « Apprenez vos théories aussi bien que vous le pouvez, puis mettez-les de côté quand vous entrez en contact avec le vivant miracle de l'âme humaine.  »

 
17 « Sans émotions, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l'apathie en mouvement.  »

 

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Domination de la nature

  

« Notre intellect a créé un nouveau monde fondé sur la domination de la nature, et l'a peuplé de machines monstrueuses. Ces machines sont si indubitablement utiles que nous ne voyons pas la possibilité de nous en débarrasser, ni d'échapper à la sujétion qu'elles nous imposent.

 

L'homme ne peut s'empêcher de suivre les sollicitations aventureuses de son esprit scientifique et inventif, et de se féliciter pour l'ampleur de ses conquêtes. Cependant, son génie montre une tendance inquiétante à inventer des choses de plus en plus dangereuses qui constituent des instruments toujours plus efficaces de suicide collectif. »

 

C.G. Jung " L'homme et ses symboles ", Robert Laffont, 1964 p 101.

 

  
de Carl Gustav Jung

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 11:35

Vidéo du discours à l'ONU sur l'environnement - Une jeune fille de 12 ans appelle à une prise de conscience devant les dirigeants du monde, en vain...

En 1992, un groupe de jeunes fondent l’organisme ECO pour “Environmental Children’s Organization”. Invité à s’exprimer devant les Nations Unis, une jeune fille de 12ans, Severn Cullis-Suzuki, rend un témoignage poignant de la situation humanitaire et écologique du monde de l’époque. C’était il y a 19 ans et pourtant ce discours est toujours d’actualité aujourd’hui.

 

La situation s'est aggravée depuis... ce qui démontre combien l'inertie peut altérer notre psyché au profit d'un besoin impérieux de sécurité et de statisme.

  

 

La vidéo a été uploadée le 6 juin dernier ce qui explique sa réapparition sur la scène médiatique."

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 17:43

Philosophie, économie, sociologie : il est réellement nécessaire de comprendre ces spécialités qui nourrissent la vie des idées. Mais l’espace intellectuel ne se réduit pas seulement à cette sainte Trinité. Il ignore ainsi d’autres champs du savoir qui parfois ressourcent la réflexion, quand ils n’offrent pas, parfois, de nouvelles bases théoriques pour approcher des grands sujets.

 

Comment, par exemple, aujourd’hui penser le propre de l’homme, sans les apports fondamentaux de la primatologie ?

  

L’indifférence pour ces matières est plus appuyée en France qu’elle ne l’est dans l’espace anglo-saxon, pour des raisons qu’on n’a pas le temps de déchiffrer ici. Mais c’est un fait: les disciplines qui tiennent le haut du pavé ne sont ni les neurosciences, ni la psychologie cognitive, ni l’éthologie. Ici on préfère les philosophes, l'éthique et les idées...et cette obstination de la France pour ces sujets d'études ébranle les conservateurs acharnés de la pensée matérialiste-américaine.

 

 

Comme je suis tombée sur le dernier numéro du magazine bimestriel "Cerveau § Psycho" (qui avait naguère tenté d'évincer la psychanalyse et la philosophie au profit d'une psychologie purement matérielle) et que celui-ci offre une quantité de belles signatures... j’avoue, je me suis égarée le temps d'une chronique sur ces chemins sans hauteur.

Et c’est la psychologie évolutionniste, mixage de psychologie animale et éthique, qui sort gagnante puisque je vais vous parler  d’un article de Nicolas Baumard au titre aguicheur : Et si les droits de l’homme étaient vraiment universels ? Dans « vraiment universels », il faut entendre : et si les droits de l’homme étaient plus ou moins innés ?

 

En un mot, la psychologie évolutionniste s’intéresse à nos comportements, avec une question en tête : pourquoi l’évolution a-t-elle sélectionné telle conduite, telle compétence, plutôt qu’une autre ? Les questions vont de : « Pourquoi les femmes sont-elles, en moyenne, plus douées pour la parole que pour le sens d'orientation ? » à « Pourquoi sommes-nous dotés d'un instinct grégaire ? »

 

 

Alors revenons, justement, à nos moutons : les droits de l’homme ! Le sens de l’équité, qui en est la base, pourrait-il être universel ?

On pense en général que la morale est une question de culture ; chacun ses valeurs, et les moutons, encore eux, seront bien gardés !

C’est contre cette idée que se porte en faux Nicolas Baumard, qui s’est attaqué dans son précédent livre à une histoire naturelle (oui, j’ai bien dit une « histoire naturelle ») du bien et du mal.

A ses yeux, c'est tout le questionnement sur l’universalité du sens moral qu'il faut reprendre, à la lumière des connaissances les plus récemment acquises. D’abord il est établi que la plupart des jugements moraux sont en place très tôt, vers l’âge de deux ou trois ans. Tout, par ailleurs, nous confirme qu’un sens de l’équité existe dans toutes les cultures.

 

Si l’on pose la question toute bête de « un incendie ravage une maison avec cinq personnes à l’intérieur, vous avez la possibilité de les sauver, au prix de légères brûlures », une très grande majorité de personnes interrogées répond que bien sûr, elles  n’hésiteraient pas à le faire. Très peu en revanche pensent qu’il faut les sauver au péril de sa propre vie.

Autrement dit, partout dans le monde, et qu’elle que soit la culture, on retrouve la signature de l’équité dans nos jugements moraux

Mais reste la question centrale, si l’on admet comme l’auteur que c’est une disposition innée : pourquoi a-t-elle été sélectionnée ?

  

 C'est bien simple : il s'agit d'un processus d’adaptation à la vie sociale !

Suivez le raisonnement : l’espèce humaine repose sur la coopération entre individus non apparentés, c’est en coopérant avec les autres que les humains obtiennent la quasi-totalité de leurs ressources. Les individus les plus égoïstes qui gardaient pour eux une part trop grande des bénéfices de la communauté ont été dédaignés au profit de partenaires plus généreux ; à l’inverse, ceux qui accordaient aux autres une trop grande part des bénéfices étaient exploités et avaient moins de chances de survivre… !

 

 

Tout cela est un peu rapide et beaucoup trop "Béhavioriste", mais qu’en tirer ?  

 

Première conclusion : s’il existe un instinct de justice, les hommes seront peut-être un jour capables de se mettre d’accord, au-delà des différences d’opinions, sur des valeurs communes.

Deuxième conclusion : ces recherches rencontrent les intuitions des philosophes qui, de Platon à Rawls, ont pensé qu'il existait des normes universelles de la justice.

Et enfin : exit la concurrence et le règne du plus fort qui étaient érigé en lois par ces mêmes disciplines il y a trente ans. Aujourd'hui, c'est l'empathie, l'altruisme et l'équité qui ont les faveurs des jeunes chercheurs.

Peut-être un signe des temps, bientôt doux comme...comme des moutons, bien sûr... !

 

- La France des idées... finalement... est peut-être la contrepartie indispensable au comportementalisme exagéré des anglo-saxons.

 

www.France Culture.fr

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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 12:13

Texte révélateur d'Alexandre Girardot:

 

En proposant la relation commerciale, comme unique horizon des relations humaines, les personnes sont réifiées.


La caractéristique principale de la personne est qu’elle se définit elle-même en tant que singularité. L’affirmation et la place que prendra cette singularité dans le tissus social va lui permettre ou non d’exister en tant que telle.

Or, la relation commerciale, en déplaçant la personne sur le champ du spectacle total, réifie cette dernière. Elle perd toute singularité.

 

Ainsi, on assiste à l’usage généralisé du prêt à penser, au nivèlement par le bas, non plus à la pensée unique mais à la pensée « ground zero », caractérisée par un glissement du sens, une simplification de l’expression, une pioche quasi systématique d’idées et de pensées émises par des personnes qui, elles, sont totalement dans le champ spectaculaire, je veux parler des nombreux intervenants intellectuels et artistiques ayant accès à la Scène Médiatique.

 

Peu après les attentats du 11 Septembre 2001, on distinguait encore dans les médias « l’islamisme » de « l’islam », le premier relevant d’une idéologie quand le second est sur le terrain religieux. Très vite, on a cessé de parler de l’islam quand on souhaitait parler de la religion, pour ne plus parler que d’islamisme ou d’islamique. Ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres mais il semble bien que pour obtenir de la personne qu’elle accepte de perdre sa singularité, il faille lui donner quelques contreparties, ces dernières consistant exclusivement en une identification à un modèle spectaculaire réifiant et réifié. Il faut aussi que la personne cesse peu à peu de penser par elle-même, car c’est d’abord ici le lieu de sa singularisation.

 

Cette perte de singularité se traduit par un grand conformisme : toutes les idées se valent, seul le système actuel, tant politique qu’économique, est satisfaisant et répond ou répondra à toutes les attentes.


Le niveau scolaire à considérablement baissé ces 30 dernières années, et déjà alors le mouvement à la baisse était amorcé. Aujourd’hui, la qualité et la richesse de l’expression écrite et orale se nivèle vers le bas.

 

En ramenant les relations humaines à des relations à caractère exclusivement commerciales et spectaculaire, ces dernières s’appauvrissent. Le résultat : plus de 10% de la population mondiale est touchée par toutes sortes de troubles affectifs et psychiques. Et ce chiffre est en constante augmentation. Rien de surprenant à cela, la personne humaine, ontologiquement singulière réagit à l’uniformisation, la réification et la paupérisation.

 

Mais on va choisir de trouver des médications standards plutôt que traiter le problème à la source. Et quand la médication n’est plus possible, alors reste la mise à l’écart, que ce soit par la mise en dépendances des personnes atteintes, par internement psychiatrique ou par l’emprisonnement quand le trouble déborde et devient violence.

 

"Depuis le 11/9, ce sont les singularités que nous sommes qui sont victimes d’attentats quotidiens, d’assauts répétés. La pensée « ground zero » doit régner."

 

 

http://www.le-ciel-et-la-terre.info/

 

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