7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 12:42

Un jeune de moins de 25 ans tente de mettre fin à ses jours toutes les dix minutes en France ! Face à ce fléau grandissant, Psychomédia propose à tous les parents, probablement exposés au risque de perdre un enfant, un dossier complet afin de dépister des éventuels tempéraments suicidaires.

  

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LES FACTEURS DE RISQUE


La famille

Bien que plusieurs facteurs soient associés au suicide des adolescents, il demeure que les problèmes familiaux sont parmi les premières raisons évoquées par les adolescents suicidaires. Le climat familial est perturbé qu’il y ait séparation des parents ou non. On retrouve des caractéristiques telles que la présence de conflits parentaux et conjugaux, des abus physiques ou moraux des enfants, un climat de violence, l’alcoolisme d’un des parents, l’indifférence d’un des parents à l’égard du jeune, le manque de maturité de la mère, des difficultés ou une absence de communication, l’incompréhension, le manque de soutien, des difficultés dans la négociation des tâches reliées à leur individualité, des attitudes négatives ou négligeantes des parents envers le jeune, l’absence d’implication émotive, l’abandon ou le rejet du jeune, les placements fréquents en famille ou centre d’accueil.

 

Au niveau du contrôle parental, un contrôle excessif peut décourager l’indépendance et la réalisation de soi. L’adolescent dominé peut se sentir impuissant à changer ce qu’il ne peut tolérer. A l’inverse, l’inconsistance ou le manque de contrôle peut traduire l’indifférence des parents à l’égard de l’adolescent, avec ses conséquences de négligence, de carences affectives et éducatives qui constituent des caractéristiques fréquentes chez les adolescents suicidaires.

L’adolescent peut subir l’influence par le fait que des personnes dans son entourage ont fait des tentatives de suicide ou se sont suicidées. Il se produit alors une baisse du niveau d’inhibition face au geste suicidaire.

La vie sentimentale

Perdre la personne que l’on aime est un des événements le plus difficile à surmonter, peu importe l’âge. La plupart des adolescents vivent à un moment donné une peine d’amour. Par contre on observe que les jeunes suicidaires sont engagés plus intensément dans leur relation amoureuse et que la rupture laisse des traces très profondes. La douleur est intense, elle devient insupportable et le jeune a l’impression qu’il ne s’en remettra jamais, que sa souffrance n’aura pas de fin.

L’isolement social

Certains adolescents suicidaires sont seuls, ils ont l’impression d’être rejetés par leurs pairs. Cependant, tous les adolescents suicidaires ne sont pas nécessairement isolés socialement. Plusieurs possèdent un réseau d’amis, bien qu’ils vivent des difficultés relationnelles avec leurs pairs. Toutefois, ils ne sont pas réceptifs au soutien que peut leur offrir l’entourage. Ils préfèrent s’en sortir seul. Ils sont persuadés que personne ne peut les aider comme ils ont besoin de l’être. L’adolescent suicidaire vit donc un isolement qui est davantage affectif que physique.

L’ADOLESCENT À RISQUE

  • Fonctionnement familial perturbé
  • Vit des expériences émotionnelles difficiles, perte récente ou événement traumatisant
  • Déjà vécu un suicide dans leur famille ou leur cercle d’amis
  • S’identifie au défunt et voie en lui un modèle
  • Difficulté d’identification sexuelle, homosexualité
  • Adopte des comportements déviants tel que la délinquance, la prostitution
  • Problème de consommation de drogues, alcool, médicaments
  • Les fugues, les placements répétitifs en foyer ou centre d’accueil
  • Une ou plusieurs tentatives antérieures de suicide

LA PERTE

La crise suicidaire survient suite à une perte qui peut prendre différentes formes : besoins non satisfaits perçus comme une perte de support, d’amour. La perte peut aussi être dans des termes de perte d’identité et d’estime de soi. La charge émotive et affective liée à la perte est importante. Les réactions aux pertes sont intenses et l’adolescent possède un pauvre contrôle de la rage et de l’impulsivité. Quand les pertes et le stress s’accumulent, la réaction de l’adolescent peut aussi être désespérée et indifférente. Si l’adolescent continue de se détacher du support du système il y aura augmentation des sentiments de désespoir et perte de confiance que sa situation change.


Cliquez sur les liens suivants:

Le suicide à l'adolescence (1 ère partie)

Le processus suicidaire chez l'adolescent (3e partie)

Mythes et réalités sur le suicide (4e partie)

Intervention pour aider une personne suicidaire (5e partie)

 

de Ghislaine Bouchard,
M.Ps. Psychologue.

www.Psychomedia.qc

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 13:51

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Quoi de plus pesant que de travailler au milieu de collègues qui font la tête ? Au bureau, le quotidien peut rapidement devenir lourd pour tout le monde, collaborateurs comme manager. C'est à ce dernier que revient, en partie, la responsabilité d'insuffler une bonne ambiance dans son groupe. Bien évidemment, la bonne humeur de ses troupes ne se décrète pas. Cependant, être responsable ne se réduit pas à exiger que le travail soit fait dans les temps. Le manager se doit de veiller à ce que règne une atmosphère détendue au sein de son équipe. Cela améliore la qualité du travail, limite l'absentéisme comme le turn over et permet de mieux supporter les inévitables périodes de stress. Pour y parvenir, pas de formule magique mais une série de comportements à adopter. Voici quelques conseils pour redonner le sourire à vos collaborateurs.

 

Susciter des temps de convivialité

 

Selon les métiers et les entreprises, partager des moments en équipe autres que des réunions se révèle plus ou moins courant. Or, il est relativement difficile de redonner le sourire à un salarié isolé devant ses dossiers ou son ordinateur. Pour insuffler un esprit positif à son équipe, le manager doit permettre, voire provoquer, des moments de convivialité pendant lesquels les collègues se découvrent sous un jour nouveau. Du déjeuner d'équipe aux séminaires de groupe en passant par des matches de foot ou une journée de solidarité, toutes les idées sont bonnes... si elles répondent aux demandes des collaborateurs et qu'elles n'apparaissent pas comme une corvée supplémentaire. Car l'un des risques de telles initiatives est de ne pas susciter l'adhésion. Le manager doit donc se montrer malin dans ses choix et subtil dans ses annonces. Il peut par exemple encourager les initiatives de son équipe ou déléguer l'organisation de ces événements pour que l'équipe se les approprie.

 

Avoir soi-même le sourire

 

Le rire est communicatif. Le sourire l'est tout autant. Il est impossible pour un manager de chercher à rendre son équipe plus joyeuse si lui-même fait la tête à longueur de journée. En revanche, s'il transpire la joie de vivre, ses collaborateurs en bénéficieront. Par sa fonction, le responsable imprime sa patte à son équipe : son rythme de travail, ses méthodes d'organisation... Cela fonctionne aussi avec son humeur. Bien évidemment, cette bonne humeur partagée ne fonctionne pas à tous les coups. D'abord, rares sont les personnes qui ont en permanence un sourire scotché au visage. Surtout, cette attitude ne doit pas sonner faux : un sourire de façade est insupportable. S'il est sincère, le comportement joyeux et décontracté d'un chef participe de manière importante à la bonne humeur générale de son équipe.

 

Adopter un discours positif

 

Joindre la parole au geste. A l'instar d'un manager qui, pour insuffler de la bonne humeur, doit adopter un comportement adéquat, quiconque partage de telles ambitions, doit aussi faire attention au discours qu'il adopte. Devant ses collaborateurs, les mots qu'il choisit doivent susciter la confiance, l'optimisme et l'encouragement plutôt que la crainte, le pessimisme et les remontrances. C'est un fait, la parole d'un chef bénéficie d'un statut particulier au sein d'une équipe. Elle permet de fixer un cap, d'expliquer la marche à suivre et de tirer des bilans. Surtout, elle impacte plus que toute autre le quotidien des collaborateurs. C'est donc un élément indispensable pour créer une ambiance plaisante. Dernière chose : idéalement, une petite dose d'humour savamment dosée se révèle être le meilleur moyen de faire rire et sourire.

 

Se montrer à l'écoute... attentivement

 

La vie de groupe suscite invariablement tensions et incompréhensions. C'est l'un des rôles du manager de désamorcer les conflits et d'aplanir les relations au sein de son équipe. Encore faut-il avoir conscience des difficultés –mais aussi des envies– des uns et des autres ! Pour cela, pas le choix, il faut se montrer ouvert et disponible. Un manager à l'oreille attentive parviendra à comprendre ce qui mine le moral de ses troupes, ce qui les motive et ce qui leur fait plaisir. Il doit donc encourager ses collaborateurs à venir le voir dès qu'ils le souhaitent. Sa porte toujours ouverte, il prend note des récriminations comme des aspirations. Surtout, il les prend en compte. De sa capacité à régler les soucis et à répondre aux ambitions de chacun, dépendra l'humeur qui règne dans son groupe.

 

Faire taire les rabat-joie

 

Contribuer au bonheur général d'une équipe consiste aussi à limiter les perturbations... et leurs auteurs. Au sein d'une équipe, il arrive qu'une ou plusieurs personnes distillent, jour après jour, leurs mauvaises ondes. Humeur massacrante, volonté défaillante ou réactions déconcertantes, leur attitude est susceptible d'agacer leurs collègues, en leur retirant toute envie de sourire. Devant de telles situations –pas si rares, il revient au manager d'épargner au groupe l'esprit ronchon de quelques-uns, au risque de ne pas pouvoir éviter la contagion générale. Sa responsabilité implique donc de refuser certains comportements néfastes, quitte à taper du poing sur la table ou à heurter certains egos. Paradoxalement, il faut parfois savoir se fâcher pour retrouver le sourire.

  

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Lâcher la bride de temps en temps

 

Et si l'un des freins à la bonne humeur de vos collaborateurs était tout simplement... votre propre comportement ? Le rôle d'un manager ne se confond évidemment pas avec celui d'un GO. Les efforts supplémentaires qu'il demande parfois  contribuent généralement à faire disparaitre la bonne humeur de son équipe, plus encline à tirer la langue qu'à sourire dans ces périodes. Un responsable, s'il souhaite détendre l'atmosphère au sein de son équipe, doit donc interroger ses propres méthodes de management. Il ne doit pas hésiter à faire redescendre la pression au sortir d'une période de rush et laisser des moments de décontraction et de respiration à son équipe. Il doit aussi se garder d'imposer un stress insupportable pour ne pas pousser ses collaborateurs à la crise de nerfs, auquel cas, il lui sera beaucoup plus difficile de leur faire décrocher un sourire par la suite...

 

Savoir être reconnaissant

 

Quoiqu'on en dise, on travaille rarement pour le seul plaisir. On le fait aussi pour gagner sa vie, pour passer de bons moments et pour obtenir de la reconnaissance. Sans ce dernier élément, la vie professionnelle se transforme vite en chemin de croix. A l'inverse, un collaborateur apprécie lorsque sa hiérarchie –mais aussi ses pairs lui indique qu'elle a bien conscience du travail fourni. Un manager doit donc veiller à féliciter ses collaborateurs quand ils le méritent et les remercier quand ils font un effort particulier. Mais la manière la plus efficace de montrer sa reconnaissance se traduit évidemment en monnaie sonnante et trébuchante. Une augmentation ou une prime constitue à n'en pas douter l'un des moyens les plus sûrs pour redonner le sourire à vos collaborateurs.

 

Faciliter leur vie personnelle

 

Pour être heureux au travail, il ne suffit pas d'avoir un boulot intéressant et une bonne ambiance dans son équipe. La vie privée influe bien évidemment sur notre humeur, même lorsque l'on est au bureau. Un parent qui s'inquiète pour la garde de ses enfants sera certainement peu détendu au travail. Bien sûr, le manager n'a pas beaucoup de prise sur ce qui se passe en-dehors du lieu de travail. Mais il peut s'efforcer de simplifier l'articulation entre la vie perso et la vie pro de ses collaborateurs. Selon les possibilités de chaque entreprise, cela se traduit, par exemple, par une relative souplesse sur les horaires ou une dose de télétravail. En facilitant l'organisation quotidienne de vos collaborateurs, vous augmentez les chances qu'ils soient de bonne humeur pendant leurs heures de travail.

 

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Se montrer transparent

 

Quiconque voudrait instaurer une mauvaise ambiance au sein de son équipe ne saurait mieux s'y prendre qu'en restant muet comme une carpe. En ne parlant pas, le responsable laisse toute liberté au développement des rumeurs et autres ragots. Les salariés, sur bon nombre de sujets importants, ont besoin d'obtenir de réponses à leurs interrogations. Les discussions informelles, où personne ne sait rien mais où tout le monde s'inquiète, minent à coup sûr la bonne humeur d'une équipe. Pour contrer cela, il n'y pas beaucoup de remède : le responsable doit faire preuve de transparence sur ses objectifs, ses attentes mais aussi, éventuellement, sur les difficultés actuelles. Ce n'est qu'en étant honnête et en affichant la confiance qu'il porte à son équipe qu'il pourra désamorcer des angoisses qui n'ont pas nécessairement lieu d'être.

 

Veiller aux bonnes conditions de travail

 

Les crispations au travail proviennent aussi d'une multitude de petites nuisances qui peuvent rapidement taper sur les nerfs des collaborateurs. Un open space bruyant, des procédures trop lourdes ou encore des responsabilités insuffisantes sont susceptibles de provoquer frustrations et énervement au bureau. Un manager qui joue son rôle a à cœur de faciliter la vie quotidienne de ses collaborateurs. Il doit donc tout faire pour que ceux-ci disposent des meilleures conditions de travail possibles ainsi que d'une organisation adaptée à leurs tâches. Ce n'est qu'à ce prix qu'ils pourront réellement s'épanouir, sans se disperser, et retrouver la sérénité nécessaire au règne de la bonne humeur. Même s'il n'a pas de baguette magique qui lui permettent de tout arranger d'un seul geste, le manager conciliant pourra compter sur le soutien de collaborateurs reconnaissants des efforts qu'il fournit.

 

www.journaldunet.fr

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 10:24

"Le téléphone sonne" sur la pédopsychiatrie, cliquez sur le logo:

 

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L'hyperactivité touche plus de 3% des enfants de six à douze ans. Mais tous les petits qui "ne tiennent pas en place" ne sont pas des hyperactifs, et les troubles de l'attention ne sont pas toujours présents. Comment les aider en famille et à l'école ? Comment les soigner? Que penser des médicaments, sur lesquels certains médecins sont réservés ?

   

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Invités : - Professeur Manuel Bouvard, Responsable du Pôle de psychiatrie de

                 l'enfant et de l'adolescent à l'hôpital Charles Perrens de Bordeaux

  

              - Christine Gétin, Présidente de l'Association TDAH (Troubles du

               déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité)

  

              - Maria Limongi, Psychologue

              - Avec Danielle Messager de France Inter. 

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 10:20

La dynamique des groupes est un ouvrage du psycho-sociologue et psychopédagogue français Roger Mucchielli sur les rouages, le fonctionnement et l'évolution des groupes d'individus.

  

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Pour Roger Mucchielli, la dynamique des groupes est un ensemble de personnes qui nouent des liens entre elles, mettant de l’unité et de la cohésion dans un chaos d'individus désorganisés et beaucoup trop compétitifs !

 

Le groupe n'est considéré comme une réalité que si l'on constate des interactions entre les participants. Une vie affective minimale commune et la bonne participation de tous sont des règles de vie absolument indispensables...même si les membres n'en ont pas conscience et qu'aucune norme formelle n'a encore été définie. La dynamique existe de façon implicite quand les personnes passent du 'je' au 'nous', reconnaissant de cette manière le passage au collectif, apportant par surcroît de l'enrichissement mutuel.

 

L'expression dynamique des groupes vient du sociologue américain Kurt Lewin en 1944. Le 'groupe primaire' désigne plutôt un groupe dont les membres entrent en relation de face à face.

Roger Mucchielli définit dans la structure d'un groupe 7 éléments psychologiques essentiels :

 

- 1. Les interactions entre ses membres;
- 2. La reconnaissance d'objectifs collectifs;
- 3. L’émergence de normes ou règles de conduite ;
- 4. La formation d’une structure informelle portant sur l’affectivité et sur la dualité sympathie/l’antipathie, très souvent fonctionnant sans lois officielles;
- 5. L’existence d’émotions et de sentiments collectifs communs;
- 6. L’existence d’un inconscient collectif ;
- 7. La réalisation d’un certain niveau d'équilibre interne et de relations stables avec l'extérieur.

 

Dans un groupe naissent naturellement des règles que tout le monde respecte, quelle que soit leur forme, ainsi que des pressions de conformité définies par la solidarité existant entre les membres du groupe. Leur revers est qu'elles réduisent le niveau de liberté de chacun et peuvent aller jusqu'à la mise à écart ou l'exclusion d'un membre. Roger Muchielli évoque à ce sujet les "sanctions possibles du type mépris, raillerie, mise en quarantaine…", punitions aux manques reconnus comme tels par le groupe. Tout nouveau venu devra faire l'effort nécessaire pour être intégré au groupe, sous peine d'en être rejeté (voir l'article: "Etes-vous dans la norme ?" sur ce site).

 

La cohésion du groupe (valeur minimale nécessaire à sa survie) peut être facilitée par la désignation d'un 'bouc-émissaire' qui va focaliser contre lui tous les ressentiments et permettre aux affrontements de s'effacer ou de prendre en tout cas d'autres formes.

  

  Prenons en exemple un service lambda (mairie, association ou entreprise), où un 'nouveau', réputé être à la solde de la hiérarchie, veut remettre en cause certaines règles qui maintiennent un minimum de cohésion. Sa venue facilitera la résorption (momentanée) des conflits et fera diminuer les tensions entre les autres membres du groupe. Ils deviennent donc solidaires pour contester le 'nouveau', ce qui évite de poser les vrais problèmes que personne n'a réellement envie d'affronter. Le bouc-émissaire représente ainsi l'élément ambivalent attraction/rejet : rejet, a priori, de par son action personnelle mais aussi attraction, parce qu'il est indispensable à la survie du groupe et que son départ serait vécu comme un événement destabilisant pour celui-ci. Il est attaqué de l'intérieur par ses pairs, mais est souvent défendu vis-à-vis des autres à l'extérieur du groupe.

  

En général, un groupe fait peu d'effort pour intégrer un nouveau venu, et il en est souvent de même du nouveau vis à vis du groupe, qui reste méfiant et sur ses gardes...Le résultat est que l'on constate souvent que le problème reste entier en matière d'intégration. Une équipe est d'abord un groupe primaire mais pas seulement, et Roger Muchielli pense que dans ce domaine « l’équipe est une variété originale qui ajoute à la cohésion socio-affective et aux relations interpersonnelles... la convergence des efforts pour l’exécution d’une tâche qui sera l’œuvre commune. »

 

Dans ces temps tourmentés de crise, la dynamique de groupe tend à se réduire à des relations dégradées de suspicion, de faire valoir ou de narcissisme, plutôt que de privilégier le "bien commun" ! Il reste à espérer que l'intelligence humaine saura restaurer un principe de vie primordial...qui a fait la force de bon nombres de sociétés et de systèmes.

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 08:57

Lorsqu’elle devient maladive, la jalousie est un cauchemar pour celui qui la subit et… pour celui qui la vit. Différentes approches thérapeutiques permettent, sinon de “guérir” ce poison, du moins d’en contrôler les effets négatifs.

 

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Le jaloux maladif est un scénariste hors pair. Prisonnier d’une mauvaise série, il se voit dans la peau de l’antihéros trahi par son conjoint et un tiers, et filme en plan serré les comportements de ses partenaires comme autant d’indices du crime dont il sera la victime. Les autres acteurs ont beau se justifier, donner la preuve de leur innocence, lui n’entend rien, obsédé par ces images de tromperie.

  

Catherine se souvient : « Tous les soirs, j’attendais qu’il ait le dos tourné pour faire ses poches. Un nouveau stylo, une carte de visite, un nom illisible écrit sur une page d’agenda, n’importe quoi : je ne pouvais pas m’empêcher de considérer chaque objet trouvé comme une preuve de trahison. Et, tous les matins, je l’observais avec minutie : le moindre petit changement, le moindre effort particulier pour être séduisant, et j’étais intimement convaincu qu’il allait passer la journée avec une autre. »

   

Une forme de paranoïa

  

« La jalousie relève d’une forme de paranoïa, explique Alain Krotenberg, psychiatre spécialiste de la thérapie comportementale et cognitive (auteur de L’Envie d’aller mieux, avec Luc Patry, Payot, 2001). Or, le paranoïaque n’a, par définition, jamais tort ; s’il est persuadé que sa femme veut le tromper, rien ne pourra l’ébranler. » A moins que sa souffrance, devenue trop forte et difficilement soutenable, ne l’incite à consulter. C’est alors au thérapeute de lui faire prendre conscience du degré pathologique de sa jalousie.

 

« Dans un premier temps, je demande à la personne jalouse de noter régulièrement à quel rythme et avec quelle intensité se manifeste sa souffrance avant, pendant et après ses crises de jalousie », explique Alain Krotenberg. C’est la partie dite cognitive. Le thérapeute propose ensuite un jeu de rôles : « Le patient se met dans la peau de sa “victime”, moi dans la sienne, puis nous inversons. » Cette approche comportementale permet au jaloux de prendre conscience de ce qu’il y a d’excessif dans sa manière d’agir et de raisonner. Les proches peuvent prendre part à la thérapie en participant à ces jeux de rôles.

 

Pour autant, aucun conjoint n’a, seul, les moyens d’aider le jaloux à sortir de son schéma obsessionnel. L’inquiétude de celui-ci demeure, incontrôlable, obsédante et, surtout, croissante : « On commence par lui jurer qu’on l’aime, qu’aucun autre ne peut nous attirer, mais ça ne suffit pas. » Après avoir elle-même suivi une psychothérapie, Patricia, 39 ans, a fini par divorcer de son mari trop jaloux. « Pour éviter les disputes, j’avais fini par rompre avec tous mes amis et par quitter mon travail, jusqu’au jour où je me suis retrouvée chez moi, à ne plus rien oser faire et à déprimer. »

 

« Et même quand la victime du jaloux finit, enfermée, par ne plus voir personne, il arrive que l’autre devienne jaloux même de ses pensées et se dise : “Elle n’a pas l’air heureuse avec moi, elle pense forcément à un autre !” », ajoute Violaine-Patricia Galbert, thérapeute de couple. Pour se débarrasser de ces mauvaises pensées – les spécialistes parlent de "distorsions cognitives" –, le jaloux doit d’abord comprendre ce qui se cache derrière celles-ci. C’est ce que certaines thérapies, et notamment la psychanalyse, s’attachent à révéler en s’intéressant au passé du jaloux. « Le rapport à la mère étant un rapport amoureux que l’enfant ne veut pas partager, la jalousie amoureuse n’est jamais qu’une réminiscence de cette relation vécue dans l’enfance », explique Denise Lachaud, psychanalyste.

    

La dépendance affective

    

Pendant vingt ans, Léo Lederrey, journaliste médical et thérapeute, a été d’une jalousie féroce, jusqu’à ce qu’il décide de se tourner vers des spécialistes. Après avoir suivi plusieurs stages de Gestalt-thérapie, de rebirthing et de bioénergie, il a pu sortir de son schéma obsessionnel : « J’ai pu comprendre d’où venait ma jalousie : j’ai été élevé seul par ma mère… Un jour, mon père a brutalement réapparu pour me “voler” l’affection de celle-ci. » Depuis, chaque homme qui s’approchait de trop près des femmes qu’il aimait prenait inconsciemment ce rôle de "voleur d’amour". « C’est un traumatisme qui fait partie de mon histoire, une cicatrice qui sera toujours présente, ajoute-t-il. Mais parce que la thérapie m’a permis de l’identifier, elle ne me fait plus souffrir. »

 

Selon Violaine-Patricia Galbert, « la jalousie tient d’abord au désir de posséder l’autre ; le jaloux ne veut pas qu’il lui échappe ». Derrière cette volonté d’emprise se cache un état de dépendance affective. « Quand il essayait de se justifier de ses crises de jalousie, mon mari me répétait que jamais il ne pourrait vivre sans moi, que l’idée de se retrouver seul le terrorisait », témoigne Patricia. Le travail du thérapeute consiste alors à sortir le jaloux de cette relation fusionnelle en lui inculquant les principes de l’autonomie : « Il s’agit de lui apprendre à s’épanouir seul, sans l’autre qui lui sert de substitut », poursuit Violaine-Patricia Galbert.

 

Apprendre à avoir confiance en soi

 

Dès lors, un travail sur l’estime de soi s’avère nécessaire : si le jaloux ne se sent pas bien sans l’autre ou se croit sans cesse menacé de le perdre au profit d’un tiers, c’est parce qu’il ne se croit pas à la hauteur. Il se pense indigne de l’affection qu’il reçoit. « Le jaloux va donc devoir travailler sur l’affirmation de sa puissance, précise Violaine-Patricia Galbert. Le but de la thérapie est qu’il puisse se dire finalement : “Je mérite de la garder”, ou encore : “Si elle s’en va, je sais que j’aurai les moyens de me faire aimer d’une autre…” »

 

Apprendre à avoir confiance en soi pour avoir confiance en l’autre est un vrai travail qui peut durer, selon Léo Lederrey, un, deux, voire trois ans. « Au final, on ne guérit pas de la jalousie, mais on apprend juste à la maîtriser. » Cet ancien jaloux et habitué des ruptures vit avec la même femme depuis près de dix ans. « Elle vient de s’inscrire à des cours d’espagnol. Autrefois, mon réflexe aurait été de lui demander avec qui elle avait parlé, si beaucoup d’hommes étaient inscrits dans sa classe. Aujourd’hui, je gère, parce que j’ai compris que le problème ne vient pas d’elle mais de moi. Ce n’est pas toujours facile, mais, en tout cas, ma jalousie ne nous gâche plus la vie. »

    

Différence des sexes

  

Homme, femme : qui est le plus jaloux ?

  
Selon les études, la jalousie est un sentiment qui s’accorde aussi bien au féminin qu’au masculin. Quant à la fréquence et à l’intensité de la jalousie, là encore, hommes et femmes sont à égalité. Les deux sexes se distinguent, en revanche, dans leur manière de réagir : « Les hommes se fâchent, les femmes dépriment », remarque Ayala Malach Pines, thérapeute de couple.

 

Alain Krotenberg, psychiatre, souligne pour sa part que, « chez les femmes, la jalousie révèle un comportement hystérique et dépressif tandis que, chez les hommes, elle a un caractère paranoïaque et obsessionnel, ce qui la rend plus difficilement guérissable ». La psychanalyse considère la jalousie comme un reflet du désir inconscient de tromper l’autre. Parce que ce désir d’infidélité est insupportable, le jaloux s’en défend en l’attribuant à l’autre. Ce mécanisme, dit de projection, est difficile à accepter. Pour le jaloux, d’abord, qui n’admettra pas que ce sont ses propres désirs qu’il projette sur l’autre. Pour le conjoint, ensuite, qui risque de conclure : « C’est donc à moi d’être jaloux, puisque tu désires me tromper. » Les deux doivent alors admettre que ces désirs sont inconscients, donc sans lien avec la réalité.

 

Anne-Laure Gannac pour psychologie.com

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 07:49

1. Les risques des antidépresseurs

  

Les antidépresseurs sont un réel progrès dans le traitement de la dépression. Mais comme tout médicament, ils peuvent avoir des retentissements plus ou moins importants sur la santé. Tour d’horizon des risques et des inconvénients de ces pilules soi-disant miracles. 

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"Note: Pensez à consulter votre médecin ou psychiatre avant toute initiative hasardeuse, concernant l'usage des antidépresseurs. D'autres articles sont à disposition sur ce site concernant les risques plus graves provoqués par certains psychotropes."

 

Les effets secondaires des antidépresseurs dépendent énormément de leur nature. Ainsi, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ont des effets moins gênants que les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) et les antidépresseurs tricycliques (ou imipraminiques). De plus, certains entraînent une forme d’accoutumance et, dans ce cas, le traitement ne doit pas être interrompu brutalement.

 

  • Des risques pour l’estomac ?

 

La prise de certains antidépresseurs pourrait entraîner des hémorragies gastriques chez les personnes âgées. Telle est la conclusion d’une étude canadienne1 portant sur plus de 300 000 personnes de 75 ans de moyenne d’âge. Selon les résultats, la prise d’un antidépresseur de type inhibiteur de la recapture de la sérotonine augmentait de 10 % en moyenne le risque d’hémorragie gastrique. Ce danger augmenterait avec l’âge et en cas d’antécédents d’hémorragie digestive. Cette enquête confirme en fait une relation déjà soupçonnée et devrait favoriser la prise en compte de l’âge et des antécédents dans le traitement de la dépression chez les seniors…

 

  • Antidépresseurs et troubles érectiles

 

Les antidépresseurs sont responsables de troubles sexuels variés chez un certain nombre de patients (diminution de la libido, troubles de l’éjaculation ou de l’érection, etc.). Tous les antidépresseurs entraînent des effets secondaires différents et plus ou moins intenses d’une personne à l’autre. Tous les antidépresseurs concernés sont : antidépresseurs tricycliques, inhibiteurs sélectifs de la sérotonine et IMAO non sélectifs.

 

  • Zyban® sous surveillance

  

En janvier 2002, l'agence du médicament britannique (Medecine Control Agency ou MCA) a annoncé que 57 décès avaient été recensés Outre-manche chez des personnes prenant du Zyban®. Ce nouveau médicament d’aide au sevrage tabagique est en fait un antidépresseur. Il est d’ailleurs prescrit comme tel aux Etats-Unis. Selon l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS), rien ne prouve qu’il y ait un lien de cause à effet entre le décès et la prise de Zyban®. En effet, la MCA affirme aussi que la plupart des patients concernés présentaient des états de santé qui à eux seuls peuvent vraisemblablement expliquer leur décès. De plus, sur ces 57 cas, 14 personnes ne prenaient plus le médicament suspecté au moment de leur mort. Il n'y a donc pas lieu de s'alarmer2 mais de surveiller…

 

  • Gare aux associations !

  

Selon certaines études, la combinaison de plusieurs médicaments affectant la production de sérotonine pourrait favoriser la survenue de céphalées et d’accidents vasculaires cérébraux. La sérotonine est un messager chimique particulièrement important au niveau cérébral. Certains antidépresseurs augmentent ainsi spécifiquement sa concentration. Or, la sérotonine possède une action vasoconstrictrice (réduisant le calibre des vaisseaux sanguins). Si cette propriété s’exprime au niveau de vaisseaux cérébraux, elle peut causer des céphalées ou des accidents vasculaires, selon les auteurs de l’étude parue dans la célèbre revue Neurology. Pour étayer leur propos, ils décrivent trois cas d’accidents ischémiques. Les produits mis en cause sont en premier lieu les antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Mais sont également concernés certains antimigraineux appelés triptans ; certaines pilules amaigrissantes, les amphétamines, le millepertuis, certaines drogues comme l’ecstasy ou la méthamphétamine…

 

Les antidépresseurs sont vraiment efficaces pour traiter la dépression et seul un médecin peut juger du besoin d’employer ce type de médicament. Ils sont exclusivement sur prescription médicale et leur usage nécessite un suivi. Pas d’automédication donc… même pour un petit coup de blues mais il ne faut pas hésiter à consulter son médecin en cas de doute. La dépression est une vraie maladie.

 

Louis Asana

1 - BMJ, septembre 2001 ; vol. 323 : p. 1-6
2 - Communiqué de presse de l’Afssaps du 18 janvier 2002
3 - Neurology 2002 ; vol. 58 : p. 130-133


 

2. Antidépresseurs : des vertus insoupçonnées ?

  

Contrairement à ce que leur nom laisse penser, les antidépresseurs ne soignent pas uniquement la dépression ! Ils peuvent avoir un intérêt pour faire face à de nombreux problèmes de santé et plusieurs études leur ont trouvé de nouvelles vertus ! Tour d’horizon…

 

Les antidépresseurs possèdent de nombreuses propriétés intéressantes. Leurs effets font d’ailleurs l’objet de nombreuses recherches.

 

  • Pour le sevrage tabagique

 

L’exemple le plus récent d’utilisation "alternative" d’un antidépresseur est le fameux Zyban ® (bupropion). Depuis longtemps utilisé aux Etats-Unis dans les problèmes dépressifs, ce composé s'est révélé avoir d'autres propriétés plus surprenantes : il constitue une aide précieuse lors du sevrage tabagique. Les études d'efficacité montrent que son taux de réussite serait même supérieur à celui des substituts nicotiniques de type patch (18 % contre 10 %).

 

  • Contre les risques d’infarctus

 

Toujours chez les fumeurs, le Prozac ®, l’un des antidépresseurs les plus prescrits dans le monde, vient peut-être de trouver une nouvelle application. Selon le professeur Kimmel*, de l'Université de la Pennsylvanie, "la pilule du bonheur", diminuerait de 65 % le risque d’infarctus chez les fumeurs. Pour le chercheur, le Prozac, et les médicaments de la même famille (les inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine), grâce leur action anti-coagulante réduiraient le risque de formation de caillots à l’origine des accidents cardiaques. A moins qu’en agissant simplement sur les troubles de l’humeur, le Prozac réduise indirectement le risque d’infarctus. En effet, les personnes dépressives sont deux fois plus exposées aux accidents cardiaques.

 

Curieusement, de précédentes études semblaient au contraire indiquer que d'autres types d’antidépresseurs pouvaient entraîner des troubles du rythme cardiaque. Si le Prozac peut donc aider les fumeurs, la meilleure solution est tout de même d’arrêter la cigarette !

 

  • Contre le syndrome prémenstruel

 

De nombreuses femmes souffrent de troubles avant ou pendant les règles. Souvent, ceux-ci sont peu intenses, c’est pourquoi elles n’éprouvent même pas le besoin d’en parler à leur médecin. Mais parfois la gêne est considérable et peut empêcher toute vie sociale. Des médicaments dirigés contre les principaux symptômes peuvent apporter un certain soulagement. Dans le cas des troubles de l’humeur, plusieurs études ont montré sans conteste l’efficacité des fameux inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. Cependant un tel traitement ne peut s’adresser qu’à des syndromes sévères.


  • Contre l’hémiplégie


Après un accident vasculaire cérébral, l’une des conséquences peut-être une hémiplégie, c’est-à-dire une paralysie partielle. Or une équipe de l'INSERM (unité 455 de neuro-imagerie fonctionnelle) à Toulouse vient de montrer qu'une seule injection d’un antidépresseur (toujours le Prozac !) améliore les fonctions motrices chez les patients hémiplégiques à la suite d'une attaque cérébrale. Les molécules de cette famille d'antidépresseurs activeraient des neurones, normalement inactifs, qui prendraient le relais des régions cérébrales endommagées.


  • Pour retrouver le calme


L’hyperactivité de l’enfant est un sujet dont il est de plus en plus question aujourd’hui. Si le médicament phare, surtout aux USA est la Ritaline (méthylphénidate), les antidépresseurs sont parfois utilisés lorsque le trouble est en rapport avec un état dépressif. Ainsi l'imipramine est efficace dans 75 % des cas. De plus, l'utilisation des antidépresseurs présente plusieurs avantages sur les psychostimulants : durée d'action plus prolongée, pas de troubles du sommeil… Cependant l'efficacité s'estomperait après 8 à 10 semaines de traitement.


  • Les antidépresseurs et la boulimie


Contre la boulimie, les antidépresseurs peuvent être efficaces de manière temporaire. Mais ils n'empêchent pas les récidives. Ils doivent donc accompagner une prise en charge diététique et psychologique. Ce soutien psychologique et comportemental reste indispensable.


  • Contre la douleur


L’arsenal antidouleur ne se limite pas aux anti-inflammatoires et aux dérivés morphiniques. Des antidépresseurs sont fréquemment prescrits à des personnes ne présentant pas de problèmes dépressifs, mais souffrant de douleurs neurologiques ou articulaires. De même, relaxation et sophrologie peuvent contribuer à diminuer le vécu douloureux et l’acupuncture est habituelle.


  • Antidépresseurs et Parkinson


S’il n’existe pas de traitement curatif contre Parkinson à l’heure actuelle, plusieurs médicaments peuvent diminuer les symptômes. C’est le cas des antidépresseurs tricycliques. En effet, ceux-ci ont des propriétés anticholinergiques et antidépressives qui améliorent l’état de santé des malades.


  • Ejaculation prématurée


Pour traiter les patients souffrant d’éjaculation précoce des antidépresseurs peuvent être prescrits afin de retarder le moment de l’éjaculation. Et cela semble marcher, puisque l’on obtient 70 à 100 % d’efficacité selon les médicaments.


  • Fatigue chronique


Le syndrome de fatigue chronique est reconnu dans la plupart des pays anglo-saxons, mais reste bien souvent ignoré en France. Le traitement outre-atlantique fait généralement appel aux antidépresseurs associés à une psychothérapie ou une psychanalyse.

Les antidépresseurs semblent donc efficace contre de nombreux maux. Néanmoins, l’automédication est à proscrire et vous ne devez les utiliser que sous contrôle médical strict.

    

Louis Asana pour doctissimo.fr


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21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 14:29

"Les jeux vidéo seraient des déclencheurs d'agression. Les mécanismes d'identification aux personnages sont favorisés par un réalisme qui ne cesse d'être amélioré." La sonnette d'alarme fut déjà tirée par des sociologues, des scientifiques et des psychanalystes il y a quelques années... n'est-il pas trop tard pour en tirer les leçons ?


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© Rockstar Game Distribution

Grosses voitures, armes à feu, sexe et corruption : les dernières générations de jeux vidéo (ici le « héros » de Grand Theft Auto iv) font du crime et de la violence leur principal argument de vente. Des études scientifiques révèlent que ces supports entraînent une augmentation des violences.

 

L'auteur, pour cerveau et psycho.fr:

 

Laurent Bègue est professeur de psychologie sociale à l’Université de Grenoble, où il dirige le Laboratoire interuniversitaire de psychologie : personnalité, cognition, changement social (EA 4145).

 

- Un premier exemple du réalisme des jeux violents:

 

 

  • À l’occasion de la sortie du jeu vidéo Grand Theft Auto IV (theft signifiant vol), médias, opinion et politiques se sont interrogés : ce type de jeu rend-il violent ?

 

Est-il susceptible d’encourager un passage à l’acte chez certains utilisateurs ? Ou au contraire, comme certains l’ont prétendu, fait-il office d’exutoire en permettant de vivre par procuration des actes illicites ? Les sceptiques vous répondront qu’il ne fait que refléter la violence environnante et que les critiques indignées qu’il engendre ne servent qu’à masquer des problèmes sociaux réels.

 

Rappelons que le jeu Grand Theft Auto IV atteint un degré de réalisme inégalé. Les vices urbains que l’on y rencontre existent bel et bien aujourd’hui : gangs, drogue, prostitution, trafics, violence. D’autres jeux vidéo, commercialisés ou conçus par des amateurs et téléchargeables gratuitement, tirent également leur inspiration de la brutalité de l’actualité mondiale. Dans Kaboom : The suicide bombing game, jeu qui s’ouvre sur la caricature de feu Yasser Arafat, le joueur dirige un kamikaze arabe évoluant dans une ville. Son objectif : tuer le maximum de personnes. Après chaque explosion, le nombre d’hommes, de femmes et d’enfants tués et blessés par l’explosion est comptabilisé. Dans Virginia-tech massacre game, le joueur incarne Seung-Hui Cho, auteur de la tuerie la plus meurtrière de l’histoire des États-Unis. Le jeu consiste à abattre le maximum d’étudiants croisés sur le campus. Si ces logiciels sanglants témoignent de l’ubiquité d’une violence humaine certes ancienne, ils posent néanmoins une question : les jeux vidéo violents rendent-ils la société plus violente encore ?

 

  • Évaluer les risques objectivement

 

Cette question reçoit deux sortes de réponses. La plus courante consiste à sélectionner des événements personnels et à s’en servir, dans un sens ou dans l’autre. Sur les forums de jeux vidéo, de nombreux utilisateurs témoignent d’une pratique assidue des jeux violents tout en ironisant sur les effets prétendument délétères que déplorent certains spécialistes, en concluant : « Je n’ai jamais tué personne ! » Une variante de ce type de raisonnement consiste à invoquer des faits d’actualité, par exemple le meurtre d’un homme au volant de sa voiture par deux jeunes aficionados de Grand Theft Auto III en 2003.

 

Inversement, certains opposent que l’auteur du massacre de Virginia Tech en 2007 n’était nullement adepte de jeux vidéo violents. Cette approche des liens entre jeux vidéo et violence est fondamentalement erronée, car elle ignore la signification de ce que l’on nomme les facteurs de risque. Au même titre que la maltraitance familiale, la consommation d’alcool ou les frustrations sociales (voir l’encadré pages 18 et 19), la pratique de jeux vidéo violents peut être considérée comme un facteur de risque. Cela signifie que les jeux vidéo augmentent, de façon indépendante ou éventuellement en interaction avec d’autres facteurs, la probabilité d’un passage à l’acte violent.

Lorsqu’il s’agit d’homicides ou de violences extrêmes, il y a généralement présence de plusieurs facteurs de risque. Ces actes sont rarissimes (en France, il y a en moyenne un millier d’homicides par an), et la probabilité qu’un joueur assidu blesse grièvement ou tue quelqu’un est minime, s’il ne présente pas d’autres facteurs de risque importants. N’en déduisons pas que les jeux vidéo ne stimulent pas son agressivité à court ou à long terme, mais simplement que ces effets porteront sur des pensées, des émotions ou des conduites agressives moins spectaculaires. Dans les faits d’actualité, on constate que de nombreux auteurs de fusillades dans les écoles étaient généralement adeptes de jeux vidéo violents, mais qu’ils présentaient également plusieurs autres facteurs de risque.

 

Une autre façon d’établir un lien éventuel entre les jeux vidéo et le comportement d’agression (défini comme une action réalisée avec l’intention de blesser quelqu’un) consiste à s’appuyer sur l’une des trois méthodes scientifiques à la disposition des psychologues. La première est la méthode expérimentale : des personnes sont placées devant un écran où elles jouent pendant une quinzaine de minutes à un jeu vidéo violent. D’autres jouent, dans des conditions identiques, à des jeux vidéo neutres. Ensuite, on compare leurs comportements d’agression. Les niveaux de difficulté, d’excitation ou de frustration associés à ces jeux devront être équivalents afin que l’on ne puisse attribuer les différences observées qu’au degré de violence véhiculé par le jeu : toute différence de comportement entre les personnes des deux groupes est alors directement imputable au type de jeu pratiqué.

 

La deuxième méthode, dite transversale, consiste à recueillir des informations sur les comportements agressifs d’un certain nombre de sujets étudiés (en les interrogeant ainsi que leur entourage, leurs professeurs, etc.) sur le type de jeux vidéo qu’ils pratiquent, ainsi que sur le temps moyen qu’ils y consacrent. Dans ce type de statistiques, on veille aux biais connus, notamment au fait que les garçons jouent plus aux jeux vidéo violents et sont plus agressifs verbalement et physiquement, en moyenne, que les filles.

 

Avec la troisième méthode, dite longitudinale, on recueille des informations à plusieurs reprises auprès des mêmes personnes. On détermine ainsi, non seulement s’il existe un lien entre les jeux vidéo et l’agression, mais aussi comment on peut l’interpréter. Si l’on constate qu’une personne joue à des jeux vidéo une année donnée et que ses actes violents augmentent l’année suivante, on peut supposer que la pratique de ces jeux vidéo en soit la cause (indépendamment du niveau d’agression mesuré la première année).

 

Les analyses de contenu des jeux vidéo commercialisés montrent que la violence constitue le thème principal de plus de la moitié des titres les plus vendus au monde. Le succès colossal enregistré par Grand Theft Auto IV (le produit culturel le plus vendu au monde en 2008) confirme cette tendance. Dans ce jeu, la plupart des missions requièrent de tuer ou d’agresser violemment des gens (par exemple, trouver quelqu’un dans New York et l’éliminer, protéger quelqu’un en supprimant ses adversaires, braquer un fourgon, punir les commerçants qui s’élèvent contre le racket, etc.). Rien ne vous empêche d’acheter les services d’une prostituée, puis de la cribler de balles avant de récupérer votre argent. Ou de conduire sur les trottoirs et d’écraser les piétons, dont le sang vient alors maculer le pare-chocs et le pare-brise du 4 ¥ 4 que vous venez tout juste d’arracher à son propriétaire.

  

- Un deuxième exemple de jeu violent très réaliste:


  
  • L’impact du sang virtuel

 

Le premier jeu violent commercialisé en 1976, Death Race, consistait déjà à écraser des piétons avec une voiture. Mais en 30 ans, la qualité graphique et sonore de la violence s’est considérablement améliorée ! Selon le journaliste et historien des jeux vidéo Steven Kent, un tournant s’est opéré en 1992 avec le jeu Wolfenstein 3d (w3d), bientôt suivi de Doom, en 1993, où pour la première fois le joueur « était » le personnage dont il contrôlait l’arme à feu.

 

Dans ce type de jeu, le joueur voyait l’action comme s’il portait lui-même l’arme servant à tirer, et évoluait librement dans un univers à trois dimensions. Alors que dans Death Race et beaucoup d’autres jeux qui ont suivi, les personnages abattus disparaissaient (laissant parfois sur l’écran une petite stèle funéraire ornée d’une croix), dans w3d, ils tombaient par terre et perdaient leur sang. En 1999, le jeu Soldier of Fortune améliorait remarquablement le sanglant réalisme : créé en collaboration avec un ancien colonel de l’armée américaine, il permettait au joueur aguerri d’abattre son adversaire en visant l’une des 26 « zones létales » du corps qu’il était possible de blesser. Les victimes réagissaient avec vraisemblance aux différents coups de feu selon la partie du corps touchée, l’arme utilisée et la distance de feu.

 

Le caractère particulièrement sanglant de certains jeux n’est pas sans conséquences. Dans une récente étude, Christophe Barlett et ses collègues, de l’Université de l’Iowa, ont fait jouer des participants à un jeu violent classique, Mortal Kombat. Dans ce jeu, il est possible d’abattre les ennemis sans voir le sang couler. Mesurant la pression sanguine des joueurs avec l’option « sang » activée, ils ont observé une plus grande activation physiologique que lorsque l’option « sang » était désactivée. En outre, l’hostilité des joueurs en condition « jeu sanglant » augmentait, et ils avaient davantage de pensées agressives après le jeu, indépendamment de leur caractère agressif intrinsèque, mesuré au début du jeu.

  

Cet effet du sang observé existe-t-il aussi au cinéma ? Pour le savoir, Stephen Black et Susan Bevans, de l’Université Bishop, se sont postés à l’entrée d’un cinéma et ont demandé aux spectateurs de répondre à un questionnaire de personnalité et d’indiquer le film qu’ils venaient voir. Ils ont constaté que les films comportant des scènes violentes étaient d’autant plus appréciés par les spectateurs qu’ils avaient un niveau élevé sur une échelle d’agressivité. Ce résultat traduit un élément qu’il faut prendre en compte avant d’affirmer que les films ou les jeux vidéo rendent violents : ils sont davantage recherchés par les personnes qui ont des tendances violentes.

 

Dans une recherche réalisée auprès de 300 adolescents scolarisés aux Pays-Bas, Jeroen Lemmens, de l’Université d’Amsterdam, a montré que ceux qui aiment les jeux vidéo violents sont le plus souvent des garçons ayant un niveau d’agressivité élevé et un niveau d’empathie bas. D’autres recherches ont montré que les enfants adeptes des jeux vidéo violents ont davantage de conflits avec leurs enseignants, sont plus agressifs verbalement et physiquement. Dans une étude effectuée auprès de 1 254 adolescents âgés de 12 à 14 ans, Lawrence Kutner et Cheryl Olson, de la Faculté de médecine de Harvard, ont mis en relation divers problèmes de comportement avec la pratique de jeux vidéo violents. Ainsi agression, délinquance et utilisation de jeux vidéo semblent bien liées.

 

  • Créer des pensées agressives

 

Des études ont été également effectuées afin d’estimer les raisons invoquées par les enfants et adolescents qui jouent à des jeux vidéo violents. L’un des élèves interrogés par Elly Konijn et ses collègues, de l’Université d’Amsterdam, disait : « J’aime beaucoup Grand Theft Auto parce qu’on peut tirer sur les gens et rouler à toute vitesse dans des voitures. Quand je serai plus grand, je pourrai faire cela aussi. » Dans leur étude, L. Kutner et C. Olson ont distingué quatre motifs recherchés par les enfants : l’excitation et le plaisir (ils jouent pour gagner, arriver à terminer la partie) ; l’aspect social (ils aiment jouer entre amis) ; les émotions ressenties (ils jouent pour calmer leur colère, oublier leurs problèmes, se sentir moins seul) ; ils jouent pour ne pas s’ennuyer (pour tuer le temps).

 

Tout cela suggère que la pratique des jeux vidéo violents est liée à certaines variables de personnalité et revêt des significations différentes selon les joueurs. En tant que tels, bien qu’ils ne permettent pas de déterminer si les personnes agressives jouent de préférence à des jeux violents ou si ces jeux les rendent violentes, ils contredisent le rôle cathartique fréquemment attribué aux jeux vidéo (voir l’encadré page 16).

Indépendamment des prédispositions initiales à la violence, qui orientent effectivement le choix des jeux, existe-t-il des preuves d’un effet causal des jeux vidéo sur les pensées et les émotions agressives ? Une première étude illustre l’effet des jeux vidéo sur les pensées agressives. Les psychologues américains Craig Anderson, de l’Université de l’Iowa, et Karen Dill, de l’Université Lenoir Rhyne, en Caroline du Nord, ont montré que des personnes venant de jouer à un jeu violent identifient plus rapidement des mots violents projetés sur un écran : leur esprit est donc « préparé » à penser de façon violente. Il s’agit de ce qu’on nomme un amorçage de pensées agressives, qui a de multiples conséquences.

 

Une étude comparable a été réalisée par Steven Kirsh, de l’Université de New York, auprès d’enfants âgés de 10 et 11 ans. Après avoir joué à un jeu neutre ou à un jeu violent, les enfants devaient lire des histoires où un personnage était responsable d’un incident, sans que l’on puisse décider si cela était intentionnel ou non. Les volontaires ayant joué à un jeu violent imputaient davantage d’intentions négatives à ce personnage. Ce type de biais n’est pas sans conséquences, de nombreuses études révélant que l’attribution de pensées hostiles à autrui constitue un facteur décisif dans les conduites agressives.

 

Les effets des jeux vidéo violents s’expriment également au plan émotionnel. C. Anderson a ainsi montré que le degré d’anxiété et d’hostilité de personnes ayant joué à des jeux violents était significativement supérieur à celui de personnes ayant joué à un jeu neutre. Dans une vaste analyse des travaux scientifiques réalisés sur ce sujet (impliquant au total 1 495 participants), C. Anderson et B. Bushman ont établi un lien statistique entre la pratique de jeux vidéo violents et la fréquence des pensées agressives.

 

  • De la pensée agressive au comportement violent

  

Les psychologues américains Roland Irwin et Alan Gross, de l’Université du Mississippi, ont laissé des enfants de huit ans jouer à un jeu vidéo excitant pendant 20 minutes. Certains jouaient à un jeu violent (le jeu de combat intitulé Double Dragon), tandis que d’autres s’amusaient à un jeu non violent (Excitebike, une course de moto). Ensuite, on les conduisait dans une salle de jeu où ils étaient filmés à leur insu pendant 15 minutes en train d’interagir avec d’autres enfants. Des observateurs extérieurs ont ensuite noté divers aspects de leurs comportements (en comptabilisant les gestes tels que taper, secouer, donner un coup de pied, pincer, etc.). Les résultats ont révélé que les enfants ayant joué au jeu de combat commettaient deux fois plus d’actes agressifs que ceux qui avaient joué à la course de moto.

  

Ainsi, certaines recherches ont montré un lien entre la pratique de jeux vidéo violents et les cognitions agressives, d’autres un lien entre la pratique de jeux vidéo violents et le comportement agressif. Dans une étude récente réalisée à l’Université de Grenoble, nous avons fait l’hypothèse que les pensées hostiles suscitées par la pratique des jeux vidéo faisaient le lien entre les jeux violents et le comportement agressif. Dans notre étude, après une phase de familiarisation, 136 hommes et femmes adultes jouaient durant 20 minutes – la phase préparatoire – à un jeu identifié comme violent (Condemned 2, Call of Duty 4 ou The Club) ou à un jeu non violent (une simulation de course de voiture, par exemple, s2k Superbike, Dirt 2, etc.).

 

Ensuite, les participants devaient lire deux scénarios ambigus et imaginer la suite de l’histoire. Par exemple, dans la première histoire, un conducteur heurtait l’arrière de la voiture du personnage principal. Après avoir constaté les dégâts, les deux conducteurs s’approchaient l’un de l’autre. On demandait ensuite aux participants de décrire en 20 points ce que le personnage principal allait dire, penser ou faire dans les minutes qui suivaient. Dans une deuxième étape de l’expérience, chaque participant réalisait une tâche compétitive contre un partenaire : il devait appuyer aussi vite que possible sur une touche dès qu’il percevait un signal sonore. Le perdant recevait un son désagréable dans les oreilles, diffusé par des écouteurs.

 

Les participants croyaient que l’intensité du son avait été choisie par leur adversaire. La mesure d’agression était l’intensité sonore (de 60 à 105 décibels, soit l’équivalent d’une alarme à incendie) et la durée (de 0 à 5 secondes par intervalles de 500 millisecondes) que le sujet choisissait de faire subir à son (faux) adversaire, lorsque celui-ci perdait (des études préalables indiquent que cette mesure est liée à des actes agressifs dans la vie réelle). Les résultats ont montré que les participants ayant joué à un jeu vidéo violent, quel que soit leur sexe, avaient davantage de pensées agressives et agressaient davantage leur adversaire.

 

Dans une autre étude reposant sur la même méthode, réalisée par E. Konijn, les joueurs qui s’identifiaient au personnage du jeu étaient plus violents par la suite. En outre, si le jeu était réaliste et « immersif » (il plongeait complètement le joueur dans l’ambiance), les joueurs s’identifiaient davantage au personnage violent qu’ils commandaient. Si l’on observe les résultats des études publiées depuis 20 ans, on constate que non seulement il existe le plus souvent un lien avec la pratique de jeux vidéo violents, mais aussi que l’intensité de ce lien augmente. Il apparaît ainsi que plus le jeu est réaliste, plus son effet sur l’agression est élevé.

Le neuroscientifique Christopher Kelly et ses collègues de l’Université Colombia ont étudié le fonctionnement du cerveau pendant la pratique de jeux vidéo. Ils ont constaté que les jeux diminuent l’activité d’un réseau cérébral qui inhibe l’agression réactive, c’est-à-dire la tendance à agresser quiconque est agressif à notre égard.

 

  • Des effets à long terme

 

Pour mesurer les effets des jeux vidéo à long terme, le psychologue américain Douglas Gentile et ses collègues, de l’Université de l’Iowa, ont interrogé 430 enfants âgés de 9 à 11 ans ainsi que leurs camarades et leurs professeurs, deux fois à un an d’intervalle. Ils ont montré que ceux qui jouaient davantage à des jeux vidéo violents lors du premier test attribuaient, un an plus tard, plus d’hostilité aux autres personnes qu’ils rencontraient, se montraient plus agressifs verbalement et physiquement, et étaient moins enclins à l’altruisme. Au total, plus de 8,5 pour cent des actes violents mesurés après un an étaient expliqués par la pratique de jeux vidéo violents au cours de l’année écoulée.

 

Comment les jeux vidéo entraînent-ils de tels changements ? Les effets à court terme impliquent essentiellement l’amorçage de concepts agressifs, l’activation physiologique et l’imitation ; les effets à long terme, quant à eux, concernent les croyances et les attitudes agressives ainsi que les schémas de perception et d’attentes agressives. Ainsi, le comportement agressif est jugé davantage justifié, le registre de l’agression apparaît automatiquement en cas de conflit, et des intentions hostiles sont fréquemment attribuées à autrui lorsqu’une situation ambiguë se présente.

  

  • Les jeux vidéo désensibilisent à la violence

 

Un autre mécanisme clé est lié au phénomène de désensibilisation. Dans une étude réalisée par Nick Carnagey, de l’Université de l’Iowa, on demandait à des volontaires de pratiquer des jeux violents pendant 20 minutes, puis d’observer des scènes de violence réelles pendant dix minutes, tandis que l’on enregistrait la conductivité de leur peau (un signe d’émotivité) et leur rythme cardiaque. Les résultats ont montré que les personnes ayant joué à un jeu vidéo violent étaient moins sensibles à la violence que les autres : la conductivité de leur peau restait faible et leur rythme cardiaque lent.

 

Le psychologue américain B. Bartholow a d’ailleurs montré que le cerveau des joueurs réguliers est comme désensibilisé aux images de violence qu’on leur projette, et que ces personnes se montrent plus agressives dans un test d’agressivité proposé juste après. De tels effets sont indépendants du tempérament initial (plus ou moins agressif) de la personne. Les jeux vidéo ont ainsi des effets non négligeables sur le long terme.

 

Si nous sommes aujourd’hui obligés de nous poser la question de l’impact des jeux vidéo violents, ce n’est pas pour nourrir une polémique stérile. Nous y sommes obligés parce que les données scientifiques sont très convergentes, et que la plupart des adolescents et de nombreux adultes pratiquent ces jeux assidûment, parce que le temps qui leur est consacré en une journée augmente, et parce que les restrictions diverses (les limites d’âge imposées) sont inopérantes. Selon une enquête américaine, 68 pour cent des garçons et 29 pour cent des filles d’un échantillon d’enfants âgés de 12 à 14 ans ont joué à des jeux interdits aux moins de 17 ans. Enfin, puisque le réalisme d’un jeu est lié à son impact psychologique, les évolutions futures des jeux vidéo (le joueur sera de plus en plus immergé dans le jeu à cause de l’utilisation d’autres modalités sensorielles telles que le toucher) ne risquent pas d’apaiser une situation déjà peu rassurante…

 

Laurent Bègue pour cerveau et psycho.fr

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21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 13:57

Acte criminel, entend-on chaque été après les incendies dévastateurs. Mais qu’est-ce qui pousse un homme à craquer une allumette dans une pinède ? Confession d’un incendiaire qui a su s’arrêter à temps.

 

allumette.jpg

 

Philippe témoigne...

   

Je ne suis plus pyromane. Aujourd’hui, ce sont les cœurs que j’embrase. » La voix au téléphone est rieuse. Trop ? Quelques minutes plus tard, Philippe, 39 ans, accepte un entretien. Rendez-vous est pris dans la multinationale où il exerce le très pacifique métier d’informaticien. Large sourire, démarche sportive, on est loin de l’image que l’on se fait du dangereux maniaque. Impression qui se confirme dès qu’il se lance sur un sujet de toute évidence longuement analysé.

 

Retour sur son enfance campagnarde. Dernier de trois enfants, Philippe a 5 ans en 1971. « Je n’étais pas triste, j’étais solitaire. » Et déjà fasciné par le feu. « Je m’entraînais en enflammant des bouts de papier, pour me faire peur. J’allais jusqu’à brûler des fourmis et mes soldats en plastique. » Frissons assurés. Nul ne s’alarme dans la famille. Philippe continue. Et puis, une nuit – « la nuit, la transgression est plus grande encore » –, c’est le passage à l’acte, prémédité.

 

Terreur et frissons

  

« Nos voisins travaillaient sur les marchés. Dans leur jardin, ils avaient entassé des cagettes de bois qui formaient comme un mur. J’avais volé des boîtes d’allumettes et j’avais calculé qu’en les allumant d’un coup ça ferait une gigantesque explosion. J’ai mis mes chaussures et je suis allé mettre le feu. Et ç’a bien brûlé ! » Frissons encore, et frayeur.

 

« Quand j’ai vu les flammes monter, j’étais terrorisé. » Sirène, intervention des pompiers. Et interrogatoire du père : « Il a tout de suite su que j’étais le coupable. Il m’a donné une fessée gigantesque. Mais ce qui m’a réellement traumatisé, c’est l’intervention des pompiers. Ils étaient les soldats de “mon” feu ! »

 

Etrangement, personne ne reviendra sur l’incident : « Ma mère n’a rien su. Nous n’en n’avons jamais reparlé, ce qui, chez nous, était dans la logique des choses. » L’incendie s’en va alourdir le coffre à secrets de la famille, pas plus lourd qu’un autre. « Nos parents considéraient qu’une fois la bêtise punie l’affaire était close, on n’en reparlait plus. » Les mois passent. En 1974, se souvient Philippe, sort La Tour infernale, le premier film catastrophe américain : « J’ai revécu profondément, violemment mon passage à l’acte. »

 

Impression forte, mais pas suffisante pour lui faire passer le goût des flammes, qu’il apprend à domestiquer. « Je mettais le feu, mais avec un seau d’eau à côté de moi. J’étais pompier et pyromane en même temps, l’idéal. »

 

Fascination et initiation

  

A 9 ans, le spectacle d’un incendie de forêt dans les Cévennes le bouleverse. « Nous avons croisé les pompiers et, sur leur visage, j’ai vu la peur. J’ai compris que ce que le feu engendre est terrible. Ç’a été une étape. Il y a eu un avant et un après. »

 

Trente ans plus tard, Philippe analyse cette passion qu’il est parvenu à domestiquer : « La pyromanie cache une frustration, elle déclenche une émotion que l’on ne parvient pas à obtenir ailleurs. » Le feu, comme une chaleur que l’on attend, d’une mère, d’un père, qui ne vient pas. Philippe se souvient de la douleur à chaque mise à feu : « Je les vivais comme un appel : “Prenez-moi par la main !” La pyromanie, c’est se faire remarquer par le plus grand nombre.

 

Pour le comprendre, il n’y a qu’à regarder la fascination exercée par la pyrotechnie », dit-il, pudique. « C’est le signe d’une difficulté à s’extraire de l’enfance, de sa toute-puissance. En même temps, mettre le feu, comprendre son acte, relève de l’initiation. Il y a l’excitation, la transgression. Paradoxalement, par cet acte irresponsable, on comprend l’idée même de responsabilité. Vers 10 ans, j’ai compris la dualité de l’individu. Nous sommes réellement l’Ange et la Bête. Notre attitude face au feu, craint, vénéré, le démontre depuis toujours. »

 

Prise de conscience et guérison

   

On doute bien sûr que tous les pyromanes aient cette lucidité sur les portées, réelles et symboliques, de leurs actes. Philippe s’est soigné tout seul. Enfin, presque seul. Sur le tatami d’un dojo, à 14 ans, en pratiquant, en groupe, l’aïkido, cet art où l’on apprend à contrôler, à canaliser son agressivité, à utiliser celle de l’autre aussi. Affrontement, mais surtout échanges de forces et regard de l’autre sur soi. Au cours de l’analyse qu’il a entreprise, il n’a pas encore éprouvé le besoin d’évoquer son ancienne pyromanie. Aujourd’hui, Philippe s’estime guéri : « A part dans ma cheminée, je n’ai plus envie de mettre le feu. »

   

Une pulsion incontrôlable ?

    

Pour Pierre Lamothe, psychiatre au service médico-psychologique régional de Lyon, les mises à feu sont des appels au secours. Et les pyromanes, des adultes à qui l’on n’a pas fixé de limites durant l’enfance. Explications.

  

Selon le docteur Pierre Lamothe, il existe trois catégories d’incendiaires : « Le pyromane occasionnel, qui, un soir d’ivresse – par vengeance ou jalousie – met le feu. Celui que l’on appelait autrefois “l’idiot du village”, qui, par vengeance lui aussi, met le feu à une grange. L’un comme l’autre ne recherchent aucun plaisir et ne récidivent pas, contrairement aux individus du troisième type, les pervers. Eux ne reconnaîtront jamais les faits, même pris sur le vif. Ils s’inventent d’ailleurs de très bonnes excuses. Victime d’un délire d’innocence, ils finissent par y croire. Comme ce chercheur du CNRS, pyromane, qui soutenait l’intérêt scientifique de l’étude d’un incendie. »

  

D’où vient cette pulsion incontrôlable ? « Souvent, enfants, ils n’ont pas été soumis à l’interdit, poursuit Pierre Lamothe. Ils n’ont pas été protégés par les adultes contre un état qui les excitait. En cela, leurs parents ne sont pas sadiques, mais leur ont donné une éducation sadique. Qu’elle soit trop permissive ou trop sévère, le résultat est le même. » Ainsi, Pierre Lamothe se souvient-il d’un jeune hommes qui avait incendié un hôpital : « Ce fils de profs n’avait jamais eu l’occasion de “mettre ses cahiers au feu et le maître au milieu”… » En clair, de s’opposer à son père, considéré par tous comme un modèle de compréhension.

 

Silence coupable de l’enfant face à une instance paternelle qui ne dit pas la loi mais la commente sans cesse, ou face à une autorité absolue qui ignore tout dialogue. Silence blessé de l’enfant face à un père souvent absent, qui atteint davantage les garçons que les filles. On s’étonnera à peine que l’écrasante majorité des incendiaires soit des hommes.« Le feu renvoie au narcissisme phallique, à la peur de la castration, explique le docteur Lamothe. C’est pour cela que les premiers épisodes surviennent souvent au moment où l’enfant découvre la différence des sexes et ressent ses premiers émois sexuels. »

 

Une période décisive. « Le futur pyromane, poursuit Pierre Lamothe, commence sa carrière vers 7 ou 8 ans, âge où l’énurésie, fréquente chez ces enfants, cesse. » En général, l’enfant pyromane cherche un exutoire à des émotions trop lourdes à vivre. La pyromanie devient alors une manière de les « mettre en scène à travers les réactions des autres », poursuit Pierre Lamothe. Par exemple, comme il ne s’autorise pas la colère, il s’identifiera à celle des victimes et des pouvoirs publics. Avec cette croyance qu’il peut, à son gré, l’amplifier et la maîtriser. Métaphore suprême de ce fantasme de toute-puissance : les rares pompiers pyromanes.

Et ce même fantasme, paradoxalement, a des côtés positifs : « Un dixième des feux sont contrôlés par les pyromanes eux-mêmes, certains s’arrangeant même parfois pour ne pas passer à la mise à feu », ajoute Pierre Lamothe.

 

Pour avoir une chance de soigner ces patients aux émotions si soigneusement cadenassées, le thérapeute guette les doutes dans leur discours. Comme une béance d’où peut s’échapper une colère trop longtemps contenue. A charge pour le thérapeute de lui montrer ensuite que le monde ne s’écroule pas si on laisse affleurer ses émotions. Pari long et difficile.

 

 

Par sophie Rostain.

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 18:10

Essai clinique de comparaison entre l’ancienne tradition alchimique et la Psychanalyse de « l’homme total ».

     
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  -Un hommage à Paulo Coelho, sa vie et ses oeuvres-

        
La route est longue en psychanalyse dite « totale », si le désir est d’aboutir à une transmutation véritable de soi-même ; une longue veille à laquelle on peut consacrer une grande partie de sa vie...

Toute grande recherche de résurgence intérieure pourrait s’inscrire dans une sorte de triple slogan : transmutation, subversion, religiosité (dans le sens de relier), provoquant des ruptures puissamment libératoires, avec nombres de conceptions et d’usages de mœurs, parfois millénaires.

Sous le regard de l’âme en colère :

Heureusement indestructible au fond du psychisme, l’âme (notre centre, noyau ou équilibre) se cache sous un empilement progressif de structures éducatives et sociales qui l’empêchent de se manifester plénièrement. Faut-il répéter que de nombreux « décrets » sociaux, religieux, moraux, le plus souvent abstraits et sans justification affective possible, entrent en collisions permanentes avec les grandes libertés de l’âme ? Et qu’apparaissent la désorganisation et la désinformation intérieure, le chaos affectif et la réduction de l’intelligence ?

Au cours de l’adolescence parfois, se manifeste un violent sursaut : C’est la « subversion négative », infantile parce que sans approfondissement de l’objet de la révolte (on ne peut se révolter correctement qu’envers ce que l’on connaît) ; subversion uniquement destructrice, avec rejet de toute forme d’autorité ou de règle. C’est donc une subversion à l’envers, sans autre lendemain que l’égarement qui n’est qu’une autre forme de chaos.
     
De toute façon, on passe généralement sa vie à se « débâtir », à se construire à l’envers. Et l’âme profonde attend ! Durant combien de temps ?

Un retournement, un basculement, sont alors indispensables, vers la quête d’une conscience supérieure fondée sur une intelligence ouverte au maximum possible de chacun. N’est-ce pas le travail que pratiquaient les alchimistes de jadis et qu’entreprennent encore ceux d’aujourd’hui ? A travers la pratique de la Psychanalyse dite de « l’homme total ».

Autour de l’athanor :

  
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On sait que l’athanor est le fourneau dans lequel l’alchimiste fait chauffer « l’œuf philosophique », sorte de ballon généralement en cristal, hermétiquement clos, symbole de l’œuf du Monde d’où sortira « la pierre philosophale ».

L’alchimiste part d’une matière première « vulgaire » d’où il extraira soufre et mercure, force mâle et femelle, desquelles surgira un jour « l’or philosophique » après qu’un sel ait servi d’élément fixateur.

 
En psychanalyse, on part également d’une matière première ; l’aspect visible d’une personnalité aux contenus disparates, complexés, et forcement « vulgaires » par rapport à ce qu’il deviendra, quand surviendra l’aboutissement de cette même personnalité.

Rappelons le fait bien connu que l’être humain contient un pôle masculin et un pôle féminin, et que ces deux pôles tendent sans cesse à se réunir afin de réaliser l’intégralité de l’image originelle. Dans la vie aura lieu la réunion de l’homme et de la femme, en un homme comme en une femme. L’idéal sera la fusion des pôles individuels : l’animus et l’anima.

En alchimie, ce sera l’expansion du soufre mâle qui s’unira à la puissance de concentration du mercure femelle. Quant à l’analyste, nouvel alchimiste, il sera le « sel » fixateur, en même temps que le gardien du feu allumé dans l’athanor.

Ceux qui interrompent, ou les tentatives avortées :

    
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En alchimie, l’or naîtra de la parfaite union des deux éléments créateurs. L’or étant la perfection métallique, tout autre métal n’est que « naissance » avant terme, un or imparfait.

Transposé en analyse, un arrêt de travail en cours de route ne laissera qu’une « naissance » imparfaite, bien que pouvant tout à fait être capitale dans la rénovation de soi-même… et qui peut malgré tout se parfaire d’elle-même par la suite, grâce à des prises de conscience successives procurant des énergies nouvelles. Tout dépend de ce qu’une personne demande à l’analyse. Mais, dans ces cas d’interruption, « on préfère infiniment se vouer à une psychologie compartimentée, dans laquelle le tiroir de droite ignore ce qu’il peut y avoir dans le tiroir de gauche… » C.G JUNG.
   
Il est certain que cette forme de thérapie s’avérera moins onéreuse et beaucoup plus brève, comme un leader de restauration rapide bien connu !

De toute façon, « la longue veille » est interrompue ; l’or intérieur ne s’est pas révélé. L’état unifié de l’âme n’a pas été recouvré. Faut-il ici citer la conception islamique selon laquelle « Une âme d’enfant est proche de l’état adamique », jusqu’à ce qu’elle se désorganise et refoule ses richesses de subversion positive au contact des messages adultes !

D’autres, cependant, poursuivent leur veille autour « de l’athanor » à la recherche tenace de l’insondable âme humaine. Le but disparaît ici, parce qu’il n’y a plus de but précis. Seul compte la route, avec ses découvertes successives, ses paysages sans cesse renouvelés, ses horizons qui reculent et invitent à prolonger le voyage vers « l’archétype personnel », qui seul est porteur de réussite durable… « Le fameux centre des psychanalystes ».

    
Et tel l’alchimiste qui se transforme, en même temps qu’il poursuit la transmutation de la matière, le psychanalyste, lui aussi, se trouve au cœur même du problème et se voit transformé par le travail qu’il pratique en compagnie de l’autre. Tels sont les lois de l’évolution humaine : humilité et enrichissement mutuel.

Jamais ce travail n’a lieu de façon linéaire, mais courbe, par cercles concentriques vers le noyau, par démarches successives vers le centre du labyrinthe. Car l’autre doit découvrir ce que, inconsciemment, il sait déjà et qui se trouve en lui. Sinon, comment le découvrirait-il ?

Nous voici loin, fort loin même, de ce que certain public fort mal renseigné traduirait par une « fuite devant l’existence, un transfert qui ne se résout jamais, une drogue, voir un auto-érotisme ». Or, il ne s’agit nullement de cela, il est question au contraire de la plus grande liberté intérieure que l’on puisse atteindre grâce à un long trajet romantique : La véritable subversion !

     
La subversion, il faut le répéter, ne peut s’atteindre qu’après un long travail, et après avoir profondément connu et exploré le monde que l’on quitte. Vouloir comprendre la subversion de façon extérieure, prématurée et rationnelle signifierait « ne rien comprendre du tout » !
    
" La subversion positive n’est pas le résultat d’un dégoût ", mais d’une radicale mutation intérieure. Au lieu d’être un miroir aux alouettes, elle est une réalité consciente et une source d’informations absolument nouvelles. Elle représente « l’élitisme final », dont j’ai déjà parlé dans mon précédent article "Psychanalyse, rayonnement et humanisme", d’une âme dont elle faisait potentiellement partie…
  
La subversion est donc le domaine de la passion, de l'exaltation, de la chaleur humaine et de la religiosité active (toujours dans le sens de relier ou unir, et non dans le sens commun).

 

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 11:31

"Neurologie, psychologie, etc... La tendance actuelle est au traitement, à la correction. La civilisation technologique tend de plus en plus à ignorer la personne humaine. Ce qui constitue un danger. Quand la personne est attaquée ou niée, on pense au nazisme ou au stalinisme. Quand la personne est occultée, on pense à un totalitarisme d’un genre nouveau, qui a pour idéologie le technicisme et la culture de l’évaluation, de la correction mécanique et numérique, de la norme technologique". -Bernard Dugué-

    

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-La grande Table par Caroline Broué. Cliquez sur le logo pour écouter l'émission-

 

A partir du livre Humains : une enquête philosophique sur ces révolutions qui changent nos vies, de Monique Atlan et Roger-Pol Droit (Ed. Flammarion).

 

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Avec :

  • Catherine CLEMENT
  • André GRIMALDI
  • Ghaleb BENCHEIKH
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